Gastro-entérologie

MICI : les complications persistent malgré l'avènement des anti-TNF

La mise a disposition du premier anti-TNF, l'infliximab, n'a pas eu de bénéfice apparent sur les complications graves liées à la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. 

  • JONGHO SHIN / istock.
  • 14 Juin 2019
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    La mise à disposition du premier anti-TNF, l'infliximab, destiné à soigner les MICI (maladies inflammatoires du colon et de l’intestin) n’a finalement pas réduit les complications graves débouchant sur la chirurgie et les hospitalisations en vie réelle, selon une nouvelle étude.

    L’infliximab (ou Remicade®) est la toute première biothérapie qui a été approuvée dans les maladies inflammatoires de l'intestin (MII). C’est un anticorps anti-TNF qui bloque cette protéine clé de l'inflammation et qui amène un soulagement clinique notable.

    "Ces résultats sont décevants"

    Les scientifiques ont étudié l’effet de l’introduction du médicament en vie réelle chez des Canadiens atteints de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique, entre 1995 et 2012. Bilan : seules les personnes souffrant de rectocolite hémorragique ont pu constater une légère baisse du nombre d’hospitalisations.

    "Ces résultats sont décevants pour une biothérapie qui a démontré son efficacité à réduire les hospitalisations et les chirurgies liées aux MICI dans les essais cliniques", explique le Dr Sanjay Murthy, auteur de l'étude et spécialiste des MICI à l'Hôpital d'Ottawa. "Nous nous attendions à une diminution plus importante de ces effets indésirables", déplore-t-il.

    La rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn

    Il ajoute : "même si le médicament aide clairement certaines personnes, les avantages importants du traitement auxquels nous attendions ne sont pas visibles. Cela suggère que nous pourrions avoir besoin d'améliorer la façon dont nous utilisons ce médicament pour obtenir de meilleurs résultats."

    Très handicapantes, la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn sont des pathologies chroniques qui entraînent une inflammation de l'intestin. Elles se manifestent notamment par des douleurs abdominales, une diarrhée sanglante, une perte de poids et de la fatigue. Les principales complications sont les perforations, les fistules et les sténoses digestives et ce sont ces complications, qui conduisent à des hospitalisations et des interventions coûteuses, qui n'ont pas été réellement réduites, faisant craindre une physiopathlogie différente des autres symptômes de la maladie que les anti-TNF ne soient pas à même de traiter.

    Si leur fréquence varie considérablement d'un pays à l'autre, les taux les plus importants de MICI sont retrouvés dans les pays industrialisés, notamment en Europe du Nord-Ouest et aux Etats-Unis. En France, environ 5 nouveaux cas de maladie de Crohn et autant de colites ulcéreuses sont diagnostiquées chaque année pour 100 000 habitants. La prévalence augmente en revanche de façon exponentielle dans les pays en cours d’industrialisation (pays du Maghreb, Asie, Afrique du Sud...).*

    *Source : Inserm.

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