Neurologie

Apnée du sommeil : il existe un sur-risque de maladie d'Alzheimer

Les apnées du sommeil sont associées à une augmentation de la protéine tau dans le cerveau et à un plus fort risque de développer la maladie d’Alzheimer.

  • tommaso79 / istock.
  • 04 Mars 2019
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    Dans une nouvelle étude, présentée au congrès de l'American Academy of Neurology (AAN), les apnées du sommeil sont associées à une plus grande accumulation de protéine tau dans le cerveau, elle-même corrélée à un plus fort risque de maladie d’Alzheimer. 

    "Des recherches récentes ont établi un lien entre l'apnée du sommeil et un risque accru de démence, c'est pourquoi notre étude visait à déterminer si les apnées observées pendant le sommeil pouvaient être liées au dépôt de protéines tau dans le cerveau", indiquent les chercheurs en préambule.

    "Problème de l’œuf et la poule"

    L'étude a porté sur 288 personnes âgées de 65 ans et plus, qui ne souffraient pas de déficience cognitive. Leurs éventuels pauses respiratoires nocturnes ont été recensées par leur conjoint(e) durant plusieurs nuits. Il s’est alors avéré que 15% de la cohorte souffrait d’apnée du sommeil, et que ces malades avaient en moyenne 4,5% plus de protéines tau dans le cortex entorhinal que les autres.

    "Nos résultats soulèvent la possibilité que l'apnée du sommeil affecte l'accumulation de protéine tau" dans le cerveau, a déclaré le directeur de l’essai. "Mais il est également possible que des niveaux plus élevés de protéines tau prédisposent une personne à l'apnée du sommeil, de sorte que des études plus longues sont maintenant nécessaires pour résoudre ce problème de l’œuf et la poule", conclut-il.

    Privation de sommeil profond

    A ce propos, deux autres études viennent récemment de montrer comment le niveau de profondeur du sommeil pouvait influer sur la capacité de notre cerveau à éliminer efficacement les déchets et les protéines toxiques qui s’accumulent dans le cerveau pendant la journée. Comme le sommeil devient souvent de plus en plus léger et perturbé à mesure du vieillissement, et en particulier en cas d'apnée du sommeil, cette étude explique potentiellement les liens entre le vieillissement, la privation de sommeil profond et le risque accru de maladie d'Alzheimer.

    La maladie d’Alzheimer résulte d’une lente dégénérescence des neurones, débutant au niveau de l’hippocampe (une structure cérébrale essentielle pour la mémoire) puis s’étendant au reste du cerveau. Le malade perd progressivement ses facultés cognitives (mémoire, orientation, fonctions exécutives) et son autonomie. 900 000 personnes sont touchées en France, selon l’Inserm.

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