Neurologie

Traumatisme crânien : risque de suicide multiplié par 3

Après un traumatisme crânien, le risque de suicide est trois fois plus élevé qu’en population générale et persiste cinq ans après la disparition des symptômes de commotion cérébrale.

  • 09 Février 2016
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    Les victimes de traumatisme crânien devraient faire l’objet d’une surveillance à long terme. Selon une étude canadienne parue dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ), ces patients seraient à risque accru de tentative de suicide. Et ce sur-risque se retrouve pour tous les types de traumatismes crâniens et pas seulement ceux qui surviennent dans le cadre d’une pratique sportive.

    Cette étude a été menée sur 235 000 personnes admises dans la région de l’Ontario (Canada) entre 1992 et 2012. les auteurs ont étudié les diagnostics de commotion cérébrale post-traumatique posés le week-end et en semaine, les blessures occasionnées dans le cadre de loisirs oubprofessionnels. Sur ce dernier point, aucune différence majeure n’émerge.

    Plus de risque le week-end

    Au cours du suivi, 667 suicides sont survenus. La majorité provenait de patients chez qui le traumatisme crânien survenait en semaine, pour qui le risque de tentative est triplé. Mais ce sont les personnes dont le diagnostic de commotion cérébrale est posé samedi ou dimanche qui seraient les plus exposées : elles sont quatre fois plus à risque. De plus, il y a un effet cumulatif : plus les commotions s’additionnent, plus la probabilité de mettre fin à ses jours augmente.

    « Au vu de la disparition rapide des symptômes, les médecins peuvent sous-estimer les effets néfastes d’une commotion et son impact sur le patient, souligne le Dr Donald Redelmeier, co-auteur de l’étude. Davantage d’attention sur son impact à long terme pourrait sauver des vies, car les décès par suicide pourraient être prévenus. » Le suivi doit être d’autant plus soutenu que le délai entre l'accident et la tentative de suicide est particulièrement long : en moyenne, il est de 5,7 ans.

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