Pneumologie
BPCO : le risque de décès ou de récidive est maximum durant les 2 mois qui suivent une hospitalisation
Le risque de réhospitalisation et de mortalité est majoré dans les 2 premiers mois qui suivent une hospitalisation pour exacerbation de BPCO. D’après un entretien avec Nicolas Roche.
- POUZET/SIPA
L’ étude est rétrospective et réalisée à partir de la base de données Medicare aux EU, sur 2 millions d’hospitalisations pour exacerbation de BPCO. Elle est publiée dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine. Sur ces 2 millions d’hospitalisations, le taux de ré-hospitalisations global à un an a été de 65% quel que soit le groupe auquel appartenait le patient.
Par contre, et c’est plus attendu, le taux de mortalité varie en fonction du besoin en ventilation : il va de 24% pour le groupe « pas de ventilation assistée », à 42% pour le groupe « ventilation assistée non invasive » et à 46% pour le groupe « ventilation assistée invasive ». Le taux de mortalité est donc apparu plus important chez les malades sous ventilation.
Une vigilance plus grande pendant les 2 premiers mois
Pour Nicolas Roche, hôpital Cochin, Paris, au-delà des chiffres de décès ou de réhospitalisations, l’intérêt de cette étude a été de calculer l’évolution du risque dans le temps. Pour les ré-hospitalisations, la demi-vie du risque (c’est à dire le temps avant déclin de 50% du risque) est de 30 à 40 jours ; ensuite, ce risque devient résiduel.
Pour la mortalité, la demi-vie du risque est de 3 à 4 jours pour les malades ventilés et de 17 jours pour les malades non ventilés, avec un plateau à 3 semaines.
Il apparait ainsi que la vigilance doit être plus grande et individuellement adaptée pendant les 2 premiers mois suivant l’hospitalisation.
Un risque différent en cas de ventilation assistée
Lorsque les patients sont sous ventilation assistée, le risque de ré-hospitalisation et de mortalité est plus important et diminue plus lentement. Si ces patients ne meurent pas pendant leur hospitalisation, le risque de ré-hospitalisation pour instabilité respiratoire ou en raison de comorbidités est non négligeable dans les 3 premières semaines.
En conclusion, l’intérêt de cette étude est d’attirer l’attention sur la dynamique du risque en ayant une vigilance particulière et une vision individuelle en fonction de la sévérité initiale, pendant les 2 premiers mois suivant l’hospitalisation.












