Pneumologie
Pollution atmosphérique : mortalité en forte hausse sur 25 ans
En 2015, l’exposition aux particules fines (PM2,5) a causé 4,2 millions de décès à la surface du globe, un chiffre en très nette progression depuis le début des années 90.
- CAHKT/epictura
Au cours des 25 dernières années, le nombre de décès causés par la pollution atmosphérique a connu une importante augmentation. Ce constat vient d’être dressé dans une étude publiée dans le Lancet dans laquelle les auteurs ont analysé les données de la Global Burden of diseases Study 2015, l’étude épidémiologique observationnelle la plus complète réalisée dans le monde entier qui décrit la mortalité et la morbidité liées aux principales maladies et facteurs de risque à l’échelon global, national et régional.
Dans ce travail, le premier du genre qui couvre la terre entière réalisé grâce à la Bill & Melinda Gates Foundation et au Health Effects Institute, les chercheurs ont exploré l’évolution de la morbi-mortalité attribuable à la pollution entre 1990 et 2015. Ils ont estimé l’exposition de la population globale aux concentrations de particules fines en suspension d’un diamètre inférieur à 2,5 µm (PM2,5) et d’ozone en utilisant des images satellites d’une résolution de 11 km x 11 km, corrigées par des modèles de transport des polluants chimiques et des mesures faites au sol. Ils ont ensuite établi le risque relatif de mortalité par cardiopathie ischémique, AVC, BPCO, cancer du poumon et infection pulmonaire.

7,6 % de la totalité des décès
En 2015, les PM2,5 de l’environnement sont classées cinquième facteur de risque de mortalité dans le monde, l’hypertension artérielle et le tabagisme étant les deux premiers. L’exposition à ces particules fines a causé 4,2 millions de décès, soit 7,6 % de la totalité des décès, et 103,1 millions d’années de vie passées avec un handicap, soit 4,2 % de la globalité des années de vie avec un handicap.
En 1990, 3,5 millions de morts étaient attribuées aux PM2,5, la tendance est donc en forte hausse depuis les 25 dernières années. L’exposition à l’ozone est responsable de 254 000 décès supplémentaires et de la perte de 4,1 millions d’années de vie avec un handicap dû à la BPCO.
L’étude fournit aussi des résultats très détaillés par pays et donne pour la France en 2015 le chiffre de 26 000 décès attribuables aux particules fines dont 5 000 sont directement liés à la BPCO et 4 300 au cancer du poumon. Toujours en 2015, 25 600 années de vie avec un handicap ont été causées par la BPCO et 52 000 par le cancer du poumon.
D’après un entretien avec le Dr Isabella Annesi-Maesano, épidémiologiste, Inserm, Paris












