Pneumologie
Apnées du sommeil : nouvelle approche diagnostique
La mesure des mouvements mandibulaires est un examen non invasif réalisable en ambulatoire qui permettrait d’évaluer l’effort respiratoire et la fragmentation du sommeil dans le cadre du diagnostic de syndrome d'apnées du sommeil.
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Avec la mesure des mouvements mandibulaires, on dispose désormais d’un nouvel outil diagnostique pour dépister le syndrome d’apnées du sommeil. La valeur de cet examen innovant a été validée par plusieurs études ; la plus récente qui vient d’être publiée dans Respirology montre que les résultats obtenus avec cette nouvelle mesure sont très concordants avec ceux de l’examen polysomnographique.
Pour réaliser leur étude, les auteurs ont inclus 87 patients qui ont eu de façon concomitante dans un laboratoire du sommeil un examen polysomnographique et une mesure des mouvements mandibulaires réalisée avec un nouveau capteur. Ce dernier s’est avéré fiable pour distinguer les apnées obstructives des apnées centrales, et déterminer si elles sont accompagnées ou pas d’un micro-éveil à la fin de l’événement.
Un capteur innovant
Pour réaliser cette mesure, le capteur est placé sur le front et le menton. Il permet, par une technique de magnétométrie, de mesurer avec une précision inférieure au millimètre le degré d’ouverture buccale et les mouvements de la mandibule. Ces mouvements sont rythmés par la respiration et reflètent de manière très précise à la fois l’effort respiratoire et la commande exercée par les centres respiratoires vers le diaphragme et les muscles des voies aériennes supérieures.
Les différentes études réalisées ont montré que la mesure des mouvements mandibulaires permet de caractériser l’effort respiratoire pendant les événements obstructifs et d’observer la disparition de l’effort respiratoire dans la respiration de Cheyne-Stokes.
Cet examen est non invasif et peut être réalisé au domicile du patient. Il peut donc être utilisé comme un outil simplifié, à l’occasion d’une polygraphie ambulatoire. Ce capteur innovant a donc un intérêt clinique significatif, en particulier pour optimiser le diagnostic au cours des enregistrements polygraphique et polysomnographique à la fois en ventilation spontanée mais aussi sous ventilation non invasive.
D’après un entretien avec le Pr Jean-Louis Pépin, pneumologue, CHU de Grenoble












