Médecine générale
Vitesse de sédimentation : ce test courant ne doit plus être prescrit
Selon la Haute Autorité de Santé, les médecins doivent arrêter de prescrire le test de la vitesse de sédimentation car ce marqueur traditionnel de l’inflammationn’est plus pertinent.
- Artico/istock
Saisie par l’Union nationale des caisses d'assurance maladie (UNCAM), la Haute autorité de Santé s’est penché sur l'intérêt de la mesure de la vitesse de sédimentation, test sanguin utilisé depuis des décennies en médecine générale et en rhumatologie pour évaluer le niveau d’inflammation de l’organisme.
Au terme de ces travaux, elle appelle les médecins à ne plus le prescrire.
Le test de vitesse de sédimentation ne doit plus être prescrit
La vitesse de sédimentation évalue la vitesse avec laquelle les globules rouges du sang prélevé se déposent au fond d’un tube. Cette mesure qui met en lumière le niveau d’inflammation, reste assez utilisée avec près de seize millions d’actes remboursés par l’Assurance Maladie en 2023, pour un montant de douze millions d’euros.
Les professionnels de santé ont notamment recours à cet examen pour le bilan de routine chez un patient asymptomatique, l’artérite à cellules géantes/pseudo-polyarthrite rhizomélique, le lupus systémique, la polyarthrite rhumatoïde, l’arthrite juvénile idiopathique, le lymphome de Hodgkin et le myélome multiple.
Mais pour la HAS, ils doivent revoir leurs habitudes, car cette mesure n’a pas d'intérêt médical. "Considérant ses inconvénients et l’existence d’autres examens plus performants en complément de l’examen clinique, la HAS recommande de ne plus le prescrire", explique l’organisation dans un communiqué publié le 17 novembre 2025.
Vitesse de sédimentation : pourquoi la HAS recommande de ne plus la prescrire ?
Les experts de la HAS mettent en avant trois raisons pour revoir justifier leur décision de recommander d’arrêter sa prescription et son utilisation, "quelle que soit la situation clinique" :
• La vitesse de sédimentation n’est pas reproductible : sur un même échantillon, elle peut varier de façon importante selon la technique utilisée, mais aussi lorsqu’une même technique est utilisée (coefficients de variation inter- et intra-techniques pouvant atteindre 30 %)..
• Le test est peu spécifique et est affecté par de nombreux facteurs sans lien avec l’inflammation, tels que l’âge et le sexe : "la vitesse de sédimentation peut donc varier indépendamment de la présence d’une inflammation ou de son intensité", précise la HAS.
• La vitesse de sédimentation augmente lentement : elle peut ainsi être encore normale alors qu’une inflammation est déjà en cours.
L’organisation met également en avant que "d’autres examens notamment biologiques, plus performants et d’ores et déjà remboursés, existent afin de mesurer l’inflammation, comme le dosage de la protéine C-réactive (CRP)".











