Infectiologie
Infections respiratoires virales : efficacité confirmée des vaccins pour 2025–2026
Covid-19, grippe et VRS restent responsables d’une morbidité élevée, avec des hospitalisations importantes, en particulier chez les personnes âgées et les nourrissons.
Les données récentes confirment l’efficacité des vaccins disponibles pour prévenir les formes sévères, avec une tolérance globalement favorable.
- Natali_Mis/istock
Les infections respiratoires causées par le SARS-CoV-2, le virus respiratoire syncytial (VRS) et le virus de la grippe entraînent chaque année aux États-Unis des dizaines de milliers d’hospitalisations. En 2023–2024, les taux étaient estimés à 200 hospitalisations pour 100 000 habitants pour le Covid-19, 83 pour la grippe et 58 pour le VRS. Les extrêmes d’âge sont particulièrement touchés, avec un taux de 825 pour les plus de 65 ans en cas de Covid-19 et 1 415 pour les enfants de moins de 5 ans atteints par le VRS. Dans ce contexte, la revue systématique menée par des chercheurs indépendants sur plus de 17 000 publications scientifiques actualise les données d’efficacité et de tolérance vaccinale en vue de la saison 2025–2026.
Selon les résultats publiés dans le New England Journal of Medicine, l’analyse confirme une efficacité vaccinale significative contre l’hospitalisation : 46 à 50 % pour les vaccins anti-Covid adaptés à XBB.1.5 chez l’adulte, 37 % chez les adultes immunodéprimés, et jusqu’à 68 % pour les vaccins ciblant la souche KP.2. Les vaccins antigrippaux affichent une efficacité de 48 % chez les 18–64 ans et de 67 % chez les enfants. Du côté du VRS, les vaccins chez les plus de 60 ans, la vaccination maternelle ou encore l’anticorps monoclonal nirsevimab chez le nourrisson ont montré une efficacité supérieure à 68 % contre les hospitalisations.
Des bénéfices confirmés malgré des signaux rares de pharmacovigilance
L’efficacité s’étend à d’autres critères cliniques : réduction des formes symptomatiques, des durées d’infection et du risque de complications sévères comme l’encéphalopathie grippale. Des données suggèrent un effet protecteur des vaccins anti-Covid contre les formes prolongées (long Covid), notamment chez l’enfant. Aucune nouvelle alerte de sécurité n’a été identifiée concernant la grossesse : ni prématurité, ni anomalies congénitales, ni fausse couche n’étaient augmentées. La coadministration des vaccins respiratoires (Covid-19, grippe, VRS) s’est avérée sûre et immunogène, ouvrant la voie à des stratégies « tout-en-un » pour améliorer la couverture.
En termes de pharmacovigilance, les myocardites post-vaccinales sont restées rares chez les adolescents (1,3 à 3,1 cas pour 100 000 doses), avec une baisse du risque si l’intervalle entre les doses était allongé. Le vaccin RSVpreF, administré chez les adultes âgés, a été associé à un surrisque modéré de syndrome de Guillain-Barré (18 cas pour un million de doses), sans excès d’autres effets indésirables graves. Les vaccins antigrippaux maintiennent un excellent profil de sécurité, avec un possible sur-risque d’AVC après les formulations fortes doses chez les patients âgés, un signal à confirmer.
Une synthèse rigoureuse pour un pilotage vaccinal éclairé
Cette revue a été conduite sur douze semaines par un groupe académique indépendant, selon une méthodologie rigoureuse et transparente. Elle s’appuie exclusivement sur les données publiées après les dernières recommandations officielles du CDC et de l’ACIP pour la saison 2023–2024. Elle intègre à la fois les essais contrôlés randomisés et les études observationnelles à faible risque de biais, tout en excluant les données non publiées issues des bases de surveillance en temps réel. Ces résultats confirment la solidité du socle vaccinal contre les virus respiratoires, malgré les limites liées à l’évolution constante des variants et à l’hétérogénéité des formulations vaccinales.
Selon les auteurs, ces données plaident pour le maintien d’un calendrier vaccinal combiné et saisonnier chez les personnes vulnérables, y compris les femmes enceintes et les enfants. Elles soutiennent également le développement de recommandations claires et fondées sur les preuves, malgré les évolutions du cadre institutionnel de la politique vaccinale de la nouvelle administration américaine, clairement antivax. L’élargissement des essais à d’autres groupes à risque, l’intégration des données de vie réelle et le suivi à long terme de la tolérance demeurent essentiels pour les saisons futures.











