Onco-Dermato
Mélanome : risque accru après cancer papillaire de la thyroïde traité à l'iode radioactif
Une étude menée à partir de registres américains du cancer souligne un risque accru de mélanome cutané au niveau de la tête et du cou après traitement d’un cancer papillaire de la thyroïde par l’iode 131.
- magicmine/iStock
Des études antérieures ont suggéré un lien entre la survenue d’un mélanome et le cancer papillaire de la thyroïde, association attribuée à des mécanismes physiopathologiques communs. Mais les données sur une éventuelle association entre mélanome et traitement à l’iode radioactif étaient jusqu’alors très parcellaires.
Les résultats d’une analyse menée à partir de 17 registres des cancers aux Etats-Unis, publiés sous forme de lettre de recherche dans le JAMA, apportent à cet égard un éclairage intéressant. Les auteurs ont colligé les données portant sur 174 916 patients (dont près de 80 % de femmes), qui avaient reçu un diagnostic de cancer primitif de la thyroïde entre 2000 et 2019, et qui avaient ensuite été suivis jusqu’en 2020.
Près de 800 cas de mélanomes
Au total, 865 cas de cancers (hors carcinomes) ont été rapportés, dont 790 mélanomes, localisés dans 19,8 % des cas au niveau de la tête et du cou.
En se limitant à ce type de localisations, les auteurs ont mis en évidence un taux d’incidence standardisé plus élevé qu’attendu chez les patients qui avaient bénéficié d’un traitement par iode radioactif : taux global de cancers cutanés hors carcinomes de 1,64, de 1,56 pour les seuls mélanomes.
Le risque de cancer cutané n’était pas augmenté chez les patients qui n’avaient pas reçu ce type de traitement.
Le surrisque de mélanome n’était statistiquement significatif qu’en cas de cancer papillaire de la thyroïde, probablement en raison du faible échantillon de cancers non papillaires traités par iode radioactif.
Une surveillance à long terme
Bien sûr, ces résultats ne remettent pas en cause le bénéfice/risque du traitement des cancers de la thyroïde par iode radioactif, qui est associé à une réduction du risque de décès de toute cause et en lien avec le cancer, mais ils suggèrent de mettre en place une surveillance cutanée des patients concernés.











