Pneumologie
BPCO : non-infériorité de la réhabilitation à domicile comparée à celle dispensée en centre
A court terme, la réhabilitation respiratoire à domicile se montre au moins aussi efficace que celle réalisée dans un centre mais les bénéfices obtenus avec les deux méthodes ne se maintiennent pas à un an, selon une étude australienne.
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Une réhabilitation respiratoire à domicile a minima permet d’obtenir des résultats identiques à ceux de la réhabilitation en ambulatoire dispensée dans un centre. C’est ce que montre une étude publiée dans la revue Thorax par des auteurs australiens.
Il s’agit d’un essai contrôlé randomisé qui a inclus 166 patients répartis en deux groupes : 86 ont bénéficié d’une réhabilitation respiratoire en centre à raison de deux séances hebdomadaires pendant huit semaines, et 80 d’une réhabilitation respiratoire à domicile. Cette dernière a débuté par la visite d’un physiothérapeute chez le patient, suivie de sept contacts téléphoniques au cours desquels a été mis en place un entretien motivationnel pour inciter les patients à poursuivre l’activité physique et changer les comportements de santé, notamment pour prévenir les exacerbations.
Pas de maintien des bénéfices
Les incitations concernaient essentiellement la marche avec l’utilisation d’un podomètre pour augmenter la motivation, et des exercices de renforcement musculaire. Les auteurs de l’étude insistent sur le coût modeste de ce type de réhabilitation.
Cette étude conclut que la réhabilitation respiratoire à domicile permet d’obtenir des résultats non inférieurs par rapport à celle pratiquée en ambulatoire sur le critère principal qui était le test de marche de 6 minutes, et sur les critères secondaires de qualité de vie. Ces résultats de non infériorité, voire de supériorité, obtenus dans le groupe à domicile ont été observés à la fin de la période de réhabilitation mais ils ne se maintiennent pas à 12 mois. De la même façon, les bénéfices constatés ne sont pas conservés à long terme dans le groupe de soins ambulatoires en centre.
Cette étude nous apprend donc qu’avec des moyens de réhabilitation assez limités, des résultats à court terme peuvent être obtenus. En revanche, il est possible que la modestie des moyens soit responsable de l’absence de maintien des bénéfices à plus long terme. Une adaptation de la prise en charge telle que celle proposée dans l’étude pourrait permettre d’améliorer les résultats à un an.
D’après un entretien avec le Dr Jean-Marie Grosbois, pneumologue, Lompret












