Pneumologie

Asthme : les facteurs de protection contre les allergies respiratoires réduisent sa prévalence

Une réduction potentielle considérable de la prévalence de l'asthme est observée lorsque l’on agit sur les facteurs de risque des allergies respiratoires chez l’enfant. D’après un entretien avec Chantal Raherison.

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  • 23 Mai 2019
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    Une étude, parue en mars 2019, dans Thorax, a cherché à mettre au point un score de « mode de vie » pour déterminer l’effet modifiable du style de vie et son impact sur la prévalence de l’asthme chez l’enfant. La phase III de de l’étude ISAAC (Etude internationale sur l’asthme et les allergies de l’enfant) a été modélisée pour observer le mouvement de la prévalence de l’asthme avec le temps. La tranche d’âge des 6-7 ans a été choisie, en raison d’une prévalence de l’asthme plus élevée. Au total, 70 795 enfants ont été inclus.

    Construction d’un score de bonne santé

    Le professeur Chantal Raherison, pneumologue au Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, explique qu’il s’agit d’évoquer des facteurs protecteurs sur lesquels une action est possible et de faire passer un message de prévention. Elle expose les cinq facteurs de risque définissant un mode de vie sain : absence de tabagisme parental, présence d’un régime méditerranéen, présence d’un IMC correct, absence de sédentarité et pratique d’une activité physique régulière. A partir de ces critères, un score a été élaboré et constitue un indice de bonne santé : plus il est élevé, plus on diminue de façon non négligeable le risque d’asthme. L’hypothèse est que si au moins 4 de ces critères sont présents, on pourrait réduire le nombre de cas d’asthme de 16%, en moyenne.

    Des leviers potentiels en santé publique

    Chantal Raherison précise que ces résultats peuvent servir de base en santé publique pour mettre en place un système de prévention, comme pour les maladies cardio-vasculaires. Elle émet, cependant, la réserve qu’il s’agit d’une étude transversale relevant au même moment les données de santé et le mode de vie, à la différence d’une étude longitudinale.

    En conclusion, même si les résultats de cette étude nécessitent une interprétation prudente, le mode de vie et ses facteurs modifiables constituent un levier à l’échelle d’une population pour réduire significativement la prévalence de l’asthme.

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