Pneumologie

Pollution et FPI : les PM 10 et 2,5 augmentent la mortalité

Pour la première fois, une étude française de la cohorte COFI montre le rôle à long terme des PM10 et 2,5 sur la mortalité de patients avec une FPI. Résultats et commentaires de l’étude avec Sésé Lucile, hôpital Avicenne à Bobigny.

  • ssuaphoto/epictura
  • 28 Septembre 2017
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    La pollution atmosphérique déclenche tant dans l’asthme que dans la BPCO des exacerbations. Une étude coréenne de Johanson en 2014 avait suggéré que l’ozone et le dioxyde d’azote contribuaient à la survenue d’exacerbations aigues dans la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). A noter que cette étude n’avait pas étudié les particules PM 2,5.

    Une autre étude a donc été menée sur la cohorte COFI (French Cohort Fibrose) avec comme objectif de suivre l’histoire naturelle de la FPI en évaluant l’impact de la pollution dans les 6 semaines qui précèdent une exacerbation aigue. Ce travail a pour but également d’étudier la survenue d’une progression lente ou d’un décès en comparant le niveau d’exposition tout au long du suivi de la cohorte.Le niveau d’exposition aux particules fines, PM 10 PM 2,5, NO2 et ozone a été évalué pour chaque patient à partir de la station de mesure de pollution la plus proche de leur domicile.  

     Progression lente

    192 pats ont été inclus, le suivi médian a été de 34,7 mois. 40 pats ont présenté une exacerbation aigue, 94 % ont fait une progression lente et 39 sont décédés.

    Au total, l’exacerbation aigue était significativement associée à une augmentation du niveau d’exposition à l’ozone dans les 6 semaines précédant la survenue de l’événement avec un HR à 0,47 pour 10 microgrammes /m3 d’ozone ( p=0.005). De plus l’exposition cumulée en particules PM10 et PM 2,5 est significativement associée aux patients qui étaient décédés au cours du suivi avec pour les PM 2,5 un HR à 2,01 pour 10 microgrammes/ m3 de PM10 (p= 0,05) et pour les PM2,5 un HR à 7,93 pour 10 microgrammes/ m3 de PM 2,5. 

    Corrélation entre particules fines et mortalité

    Ces résultats confortent ce qui avait déjà été publié dans la littérature selon Lucle Sésé :« On est cependant un peu surpris de ne pas retrouver le dioxyde d’azote qui figure dans l’étude coréenne, mais les pics de pollution en Corée et en France ne sont sans doute pas identiques. Par contre on n’est pas surpris de retrouver une corrélation entre particules fines et mortalité, déjà décrit plusieurs fois dans d’autres pathologies non respiratoires ».

     En conclusion, cette étude suggère que la pollution atmosphérique a un impact négatif sur l’histoire naturelle de la FPI. Les résultats sur l’ozone et la survenue d’une exacerbation aigue sont concordants avec la littérature et pour la première fois, nous avons montré qu’il y a un rôle potentiellement à long terme des PM10 et 2,5 sur la mortalité chez des patients ayant une FPI.

     

    Ecoutez...
    Sésé Lucile, hôpital Avicenne à Bobigny : « On est cependant un peu surpris de ne pas retrouver le dioxyde d’azote qui figure dans l’étude coréenne, mais les pics de pollution en Corée et en France ne sont sans doute pas identiques. Par contre on n’est pas surpris de retrouver une corrélation entre particules fines et mortalité, déjà décrit plusieurs fois dans d’autres pathologies non respiratoires ...»
     

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