Dysfonction érectile : un facteur de risque de mort prématurée

Les troubles de l'érection ne sont pas à prendre à la légère. Car au delà de la gêne relationnelle et sociale qu'ils peuvent générer, ils sont souvent révélateurs de pathologies potentiellement mortelles, comme le démontre une récente étude américaine publiée dans la revue Journal of Sexual Medecine.

Décès huit ans après la dysfonction érectile

L'étude a été réalisée par des chercheurs de l'Université du Mississipi sur 1790 américains âgés de 20 à 85 ans. Les volontaires ont été suivis durant une année entière (de 2003 à 2004). Parmi eux, 557 souffraient de troubles de l'érection. Huit ans plus tard, la moitié de ces hommes était décédée, contrairement à ceux qui ne présentaient pas de dysfonctions érectiles. Pour un quart d'entre eux, la cause du décés était liée à des maladies cardiovasculaires, tandis que 61 ont contracté des tumeurs malignes et 12 ont rencontré des problèmes respiratoires.

Un signe annonciateur d'athérosclérose

Les auteurs de l'étude en sont donc arrivés à la conclusion que les troubles érectiles constituent un fateur de risque de pathologies cardiovasculaires graves au même titre que l'hypertension artérielle ou l'hypercholestérolémie et que les hommes souffrant de ce problème voient leur risques de mourir prématurément augmenter de 70%.

Les chercheurs nuancent cependant leurs conclusions en précisant que "certains facteurs environnementaux n'ont pas été pris en compte" dans ces travaux. D'autres études seront donc nécessaires pour étayer cette théorie, mais ces résultats recoupent néanmoins des études italiennes rétrospectives qui montraient une association entre dysfonction érectile et insuffisance coronaire ultérieure. Il est ainsi recommandé aux hommes souffrant de dysfonction érectile de se faire suivre par un médecin pour d'éventuellement réaliser une évaluation de leurs coronaires.

En France, 3 millions d'hommes souffrent de troubles de l'érection et 1 Français sur 3 rencontre ce problème dès l'âge de 40 ans.