Cardiologie
Stents biorésorbables : un risque de thrombose
Une nouvelle étude publiée dans le New england journal of medicine confirme le signal de sécurité évoquant un risque accru de thrombose lié aux stents biorésorbables.
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Les stents actif de dernière génération ont permis de grandes avancées en cardiologie interventionnelle et sont devenus la référence lors des revascularisations percutanées. Cependant, ils présentent encore quelques limitations : ils peuvent gêner le remodelage artériel et une intervention chirurgicale future.
C’est dans ce contexte qu’ont été développées les endoprothèses vasculaires biorésorbables. Mais un signal de sécurité a été rapidement émis par les différentes autorités sur le risque de thrombose de ces prothèses. Une équipe néerlandaise s’est penchée sur ce signal et son étude vient d’être publiée dans le New england journal of medicine.
Résultats d’efficacité et de tolérance
1845 patients ont été inclus dans cet essai randomisée (AIDA trial) afin de comparer l'efficacité et la tolérance d'une endoprothèse vasculaire biorésorbable par rapport au stent actif.
Aucune différence n’est notée sur le critère primaire composite d’efficacité de revascularisation (décès cardiaque, infarctus, revascularisation secondaire) avec un hazard ratio : 1,12 (IC 95%, 0,85-1,48 ; P = 0,43).
Mais l’analyse des critères secondaires met en évidence une multiplication par 3 du risque de thrombose à deux ans avec ces nouveaux stents : 3,5 % vs 0,9 % ; hazard ratio : 3,87 (IC 95%, 1,78-8,42; P < 0,001). Ces résultats ont conduit à un arrêt prématuré de l'essai.
En pratique
Ces résultats confirment l’alerte émise par les autorités de santé américaines et européennes, à la suite de plusieurs études et méta-analyses. En début d’année, l’ANSM a publié une lettre informant du retrait de certaines de ces nouvelles endoprothèses en dehors de leur utilisation dans le cadre d’évaluation clinique.
La place de ces endoprothèses résorbables semble donc remise en cause dans la stratégie thérapeutique. Une alternative est qu'elle soit limitée à des populations jeunes avec double traitement antiplaquettaire au long cours.
Peu d’arguments semble légitimer à l’heure actuelle leur utilisation d'après certains experts. Comme pour les stents actifs, de nouvelles générations viendront probablement améliorer la tolérance et donner une place à ce nouvel outil.











