Hématologie
Cancers actifs : un AOD à doses réduite au long cours permet de prévenir les récidives thrombo-emboliques
Sur le long cours, un traitement par apixaban à doses réduite permet de prévenir les récidives thrombo-emboliques veineuses chez les patients atteints de cancer actif, en diminuant la survenue de complications hémorragiques, par rapport à un traitement anticoagulant à dose pleine.
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Chez les patients atteints d'un cancer actif ayant eu un épisode thrombo-embolique veineux (TEV), le traitement anticoagulant doit être poursuivi tant que le cancer est actif, ce qui s’accompagne d’un risque hémorragique important.
Cet essai cherche à déterminer si la prise d'un anticoagulant oral à dose réduite serait efficace pour prévenir les événements thromboemboliques récurrents tout en diminuant le risque hémorragique.
Comparaison des modalités de traitement préventif après 6 mois
L’essai a inclus 1766 patients atteints d'un cancer actif ayant eu une thrombose veineuse profonde proximale ou une embolie pulmonaire, ayant reçu par au moins six mois de traitement anticoagulant (délai médian 8 mois, interquartile : 6,5 à 12,6). Les patients étaient randomisés pour recevoir de l'apixaban oral soit à dose réduite (2,5 mg) (n=866) soit à dose complète (5,0 mg) (n=900) deux fois par jour pendant 12 mois. La durée médiane du traitement était de 11,8 mois (intervalle interquartile : 8,3 à 12,1).
Les patients étaient atteints de cancer du sein (22.7%), du colon/rectum (15.2%), gynécologiques autres (12.1%), et des poumons (11.3%) ; 7,6% des patients présentaient une hémopathie maligne.
Un taux de récidive thrombo-embolique similaire dans les deux groupes, et moins de complications hémorragiques
Une récidive de TEV est survenue chez 18 patients (incidence cumulée : 2,1 %) dans le groupe à dose réduite et chez 24 patients (incidence cumulée : 2,8 %) dans le groupe à dose complète (sous-risque relatif ajusté : 0,76 ; p = 0,001).
Un saignement cliniquement pertinent est survenu chez 102 patients (incidence cumulée : 12,1 %) dans le groupe à dose réduite et chez 136 patients (incidence cumulée : 15,6 %) dans le groupe à dose complète (sous-risque relatif ajusté : 0,75 ; p = 0,03). La mortalité a été de 17,7 % dans le groupe à dose réduite et de 19,6 % dans le groupe à dose complète (risque relatif ajusté : 0,96 ; IC 95 % : 0,86 à 1,06).
Conclusions
Dans cet essai, l’administration d’une anticoagulation par apixaban à dose réduite était non inférieure à la dose complète pour prévenir les récidives thromboemboliques veineuses chez les patients atteints de cancer actif. De plus, la dose réduite s’accompagnait d’une incidence plus faible des complications hémorragiques par rapport à la dose complète.
Il sera intéressant de confirmer ces résultats dans une population de patients atteints d’hémopathies malignes pour savoir si ces résultats peuvent être généralisables.











