Drogues
Cocaïne : les passages aux urgences ont triplé entre 2012 et 2023
Selon un rapport de Santé Publique France, 97 passages aux urgences sont liés à la cocaïne chaque semaine.

- Par Mégane Fleury
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- Aleksandr Gavrilychev/istock
"La demande de cocaïne n’a jamais été aussi forte", annonçait l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, dans un rapport paru en 2023, cité par le Ministère de la Justice. Plus d’un million de Français ont pris au moins une fois cette drogue cette année-là. Dans une étude, publiée le 24 juillet, Santé Publique France alerte sur les conséquences sanitaires de cette consommation. En 2024, 5.067 passages aux urgences en lien avec l’usage de cocaïne et 1.619 hospitalisations ont été enregistrés. "Cela représente en moyenne en France, 97 passages aux urgences en lien avec la cocaïne par semaine en 2024", alerte l’organisme.
Cocaïne : des passages aux urgences multipliés par trois en dix ans
Pour Santé Publique France, les chiffres des passages aux urgences sont "une source pertinente pour étudier l'impact de la consommation de manière plus large que les seules hospitalisations", car environ 70 % des passages en lien avec l’usage de cocaïne n'aboutissent pas à une hospitalisation. "En revanche, les personnes directement admises en unité de soins intensifs ou les décès par surdose survenant en dehors du système de soins de santé, ne font pas l’objet d’un passage aux urgences", précise le texte.
Entre 2012 et 2023, les passages aux urgences ont augmenté de 111 %. "Cette hausse s’est poursuivie de façon plus marquée en 2023 (+ 38 % par rapport à 2022), ajoute Santé Publique France. En 2024, avec un taux de 27,7 passages pour 100.000 passages toutes causes, contre 28,8 en 2023, le taux de passage national se stabilise (- 4 %)." Le taux d’hospitalisation a augmenté de la même façon entre 2012 et 2023, avant de diminuer en 2024.
Cocaïne : comment expliquer la diminution des passages aux urgences en 2024 ?
Selon Santé Publique France, il est difficile d’expliquer la baisse des passages aux urgences l’année dernière. Cela pourrait être lié à une stabilisation du nombre de consommateurs de cocaïne, mais les dernières données chiffrées datent de 2023. "Une hypothèse qui pourrait expliquer en partie cette stabilité est l’augmentation de l’offre de nouveaux produits de synthèse (NPS) dont des psychostimulants qui pourrait amener certains consommateurs de cocaïne à substituer la cocaïne par un de ces NPS, de plus en plus banalisés et donc consommés sous leur propre appellation", suppose l’organisme.
Quels sont les risques liés à la consommation de cocaïne ?
Seconde substance illicite la plus consommée après le cannabis, la cocaïne peut avoir différentes conséquences sur l’organisme : addiction, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, thrombose, dépression, anxiété, tentatives de suicide, etc. "Les risques associés aux usages de cocaïne sont par ailleurs augmentés par la consommation concomitante d’autres substances, comme l’alcool en premier lieu qui augmente la durée et la puissance des effets psychoactifs recherchés par les consommateurs, ainsi que la toxicité cardiaque", prévient Santé Publique France.