Psychologie
Comment l’anxiété de performance se manifeste-t-elle dès la maternelle ?
Dès la maternelle, certains enfants vivent une pression qui va bien au-delà de la simple envie de bien faire.

- Par Dr Claire Lewandowski
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Longtemps associé aux adolescents ou aux adultes, l'anxiété de performance peut concerner aussi les enfants, y compris depuis la maternelle. En général, c'est à partir de l'âge de 3 ans, quand l'enfant entre en relation avec les attentes des adultes et le regard des autres, qu'elle peut se manifester.
La peur de ne pas être à la hauteur
Chez les tout-petits, l'anxiété de performance ne repose pas sur les notes ou les résultats scolaires, mais surtout sur la volonté de bien faire, de plaire et de ne pas décevoir. Un enfant anxieux peut ainsi refuser de participer à une activité s'il doute de sa capacité à réussir. Il peut aussi pleurer parce qu'un coloriage dépasse un peu, ou bien se figer s'il oublie les paroles d'une chanson.
Derrière ce type de comportement, il y a souvent une peur disproportionnée de l'erreur, qui va être perçue comme une faute grave à ses yeux. Le stress peut alors devenir trop envahissant, et le freiner dans son exploration, sa créativité ou son apprentissage.
Savoir reconnaître les signes de cette anxiété précoce
Si les manifestations varient d'un enfant à l'autre, on retrouve souvent des somatisations comme des maux de ventre, des maux de tête ou même des troubles du sommeil, bien souvent à l'approche de l'école ou d'une activité jugée difficile. D'autres enfants peuvent aussi devenir perfectionnistes, vouloir tout recommencer ou bien se montrer très critiques envers eux-mêmes.
Parfois, c'est plutôt l'inhibition qui prend le dessus, avec un enfant qui n'ose pas parler en groupe, qui évite les jeux compétitifs ou qui refuse les nouveautés par peur de ne pas être à la hauteur. D'un point de vue extérieur, ces signes peuvent souvent être confondus avec de la timidité, de l'apathie ou de l'opposition, alors qu'ils traduisent une grande détresse intérieure.
Le rôle de l'adulte est crucial
Le premier réflexe de certains adultes va être de supprimer toute difficulté pour soulager l'enfant. Cependant, il est préférable de l'aider à voir l'apprentissage comme un chemin et non comme une évaluation permanente.
En valorisant les efforts plutôt que le résultat, en montrant que l'erreur est normale et formatrice, on l'aide à relâcher la pression. On peut lui dire par exemple qu'on est fier de sa persévérance, l'écouter sans minimiser ses peurs et partager ses propres expériences d'échecs et les leçons qu'on en a tirées.
À la maison comme à l'école, si l'enfant se sent aimé pour ce qu'il est, et non pour ce qu'il accomplit, il peut consolider une base solide pour grandir sereinement.
En savoir plus : "L'anxiété de performance chez l'enfant et l'adolescent - 10 questions sur... " de Nathalie Parent.