Mémoire

Deux médicaments contre le cancer pourraient ralentir Alzheimer

En combinant deux traitements anti-cancer, des chercheurs ont observé une amélioration de la mémoire et une réduction des lésions cérébrales chez des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer.

  • gorodenkoff / istock
  • 25 Jul 2025
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    Et si un traitement efficace contre l’Alzheimer venait de médicaments que l’on connaissait déjà ? Une nouvelle étude de l’Université de Californie à San Francisco, publiée dans la revue Cell, relance l’espoir face à la maladie neurodégénérative. En combinant deux traitements anticancéreux déjà disponibles en pharmacie, les chercheurs ont observé une nette amélioration de la mémoire chez des souris atteintes de troubles cognitifs similaires à ceux de la maladie.

    Une mémoire retrouvée grâce aux médicaments anticancer

    Alors que "le développement de traitements contre l’Alzheimer est confronté à un taux d’échec de 98 %", le letrozole, utilisé contre le cancer du sein, et l’irinotécan, prescrit pour le cancer colorectal, ont montré une efficacité surprenante lorsqu’ils sont administrés ensemble. Chez des souris génétiquement modifiées pour développer des symptômes similaires à l’Alzheimer, la combinaison des deux traitements a permis une amélioration significative de la mémoire, ainsi qu’une réduction des dommages cérébraux.

    Contrairement aux stratégies classiques centrées sur les plaques amyloïdes, cette étude s’est intéressée aux perturbations génétiques propres à chaque type de cellule cérébrale. Les scientifiques ont analysé des données génétiques issues de 75 cerveaux humains, atteints ou non d’Alzheimer, et ont identifié des altérations distinctes dans les neurones et les cellules gliales. En croisant ces données avec les effets génétiques de plus de 1.300 médicaments homologués, ils ont sélectionné 25 candidats potentiels, dont le letrozole et l’irinotécan.

    Vers une nouvelle piste thérapeutique ?

    Les souris traitées ont montré de nets progrès lors de tests mémoires comme le labyrinthe aquatique de Morris. Elles présentaient également une réduction des plaques amyloïdes et de l’inflammation, ainsi qu’une meilleure conservation des neurones de l’hippocampe. Par ailleurs, des analyses de dossiers médicaux de 1,4 million de patients ont révélé que ceux traités avec ces médicaments pour un cancer avaient un risque significativement réduit de développer un Alzheimer : "Une baisse de 53 % pour le letrozole et de 80 % pour l’irinotécan", peut-on lire dans un communiqué.

    Les deux molécules ont l’avantage de franchir la barrière hémato-encéphalique, indispensable pour agir dans le cerveau. En restaurant les fonctions génétiques perturbées des neurones et des cellules gliales, elles pourraient offrir une solution plus globale que les traitements actuels, souvent critiqués pour leur faible efficacité et leurs effets secondaires. Bien que des essais cliniques soient encore nécessaires, cette approche multi-cellulaire pourrait changer la donne pour des millions de patients.

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