Santé mentale

Schizophrénie : et si les lamas pouvaient guérir la maladie

Des chercheurs français ont conçu des "nanocorps" à partir d’anticorps de petite taille issus des lamas qui ont la capacité de traverser la barrière protectrice du cerveau. Cette propriété pourrait être particulièrement intéressante pour le traitement de la schizophrénie.

  • Lorenasam/istock
  • 24 Jul 2025
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    Et si le lama qui vit à plus de 11.000 km de la France, était la clé pour traiter la schizophrénie ? C’est ce qu'avance des scientifiques du CNRS, de l’Inserm, et de l’Université de Montpellier. Ils ont, en effet, mis au point des mini-anticorps, inspirés par ceux de l’animal d’Amérique du Sud, qui sont capables de corriger les troubles cognitifs liés à la schizophrénie.

    Leur découverte a été présentée le 23 juillet dans la revue Nature.

    Lama : des anticorps plus petits, capables d’atteindre le cerveau

    Comme tous les camélidés, les lamas possèdent des anticorps 10 fois plus petits que les nôtres, appelés nanocorps. Et leur petite taille n’est pas leur seule particularité. Ils ont également la capacité de franchir la barrière biologique qui protège les cellules du cerveau.

    Les chercheurs de l’Institut de génomique fonctionnelle (CNRS/Inserm/Université de Montpellier) ont eu l’idée d’utiliser cette propriété pour traiter la schizophrénie. Ils ont ainsi conçu un nanocorps issu d’anticorps de lamas, capable d’activer spécifiquement un récepteur au glutamate impliqué dans la régulation de l’activité des neurones. "Pouvant être administrée par voie veineuse ou musculaire de manière périphérique, cette nouvelle molécule a démontré sa capacité à franchir la barrière hémato-encéphalique et à atteindre efficacement leurs récepteurs dans le cerveau", expliquent-ils dans leur communiqué.

    Schizophrénie : les nanocorps réduisent les troubles cognitifs pendant une semaine

    Les nanocorps ont été testés sur des souris souffrant de schizophrénie. Et les résultats sont prometteurs. Les troubles cognitifs présentés par les rongeurs ont été “corrigés”. "Les fonctions cognitives des animaux s’améliorent nettement dès la première injection, avec un effet prolongé pendant plus d’une semaine", expliquent les auteurs.

    Un atout par rapport aux traitements actuels disponibles. En effet, les médicaments antipsychotiques actuels agissent que quelques heures et nécessitent donc plusieurs prises par jour.

    Les chercheurs prévoient de poursuivre leurs travaux “pour démontrer que cette capacité à corriger les troubles cognitifs via une injection périphérique peut constituer une nouvelle piste de traitement de la schizophrénie” chez l’humain. Les nanocorps ouvrent un nouvel espoir thérapeutique pour agir sur le cerveau, et pourraient être utilisés pour d’autres maladies neurologiques. D’ailleurs, des recherches sont également en cours sur la maladie d’Alzheimer.

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