Obésité
Médicaments amaigrissants : des kilos en moins, des muscles aussi
Promesse minceur des nouveaux traitements contre l’obésité, les médicaments comme Ozempic ou Wegovy cachent un effet secondaire : une perte musculaire importante, mais également peu de bénéfices pour le cardio.

- Par Stanislas Deve
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- Alla Aramyan / istock
Ils font beaucoup parler d'eux. Les médicaments comme Ozempic, Wegovy ou encore Mounjaro ont révolutionné la prise en charge de l'obésité, promettant une perte de poids rapide et significative, Mais une nouvelle étude de l’Université de Virginie, aux Etats-Unis, soulève une question essentielle : ces traitements ne sacrifient-ils pas la santé musculaire et la forme physique sur l’autel de la minceur ?
Perdre du poids, mais à quel prix ?
Publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, la recherche montre que les agonistes du récepteur GLP-1 comme le sémaglutide ou le tirzépatide provoquent une perte de masse musculaire importante. Environ 25 % à 40 % du poids perdu provient de la masse maigre, un chiffre largement supérieur à ce qu’on observe avec le vieillissement naturel. "Les adultes en bonne santé perdent généralement 0,8 % de leur masse musculaire par an. Mais ces médicaments accélèrent ce processus de façon spectaculaire", soulignent les auteurs dans un communiqué.
Autre fait surprenant : malgré leurs bénéfices cardiovasculaires bien documentés, ces traitements n'améliorent pas vraiment la forme cardio-respiratoire. Or, cette capacité, qui repose sur le bon fonctionnement du cœur, des poumons et des muscles lors de l’effort, est un prédicteur majeur de la longévité. Plusieurs essais cliniques montrent que les participants ne présentent pas de gain significatif en consommation maximale d'oxygène, un indicateur clé du "cardio".
L’exercice physique comme remède
La cause est double : d’une part, ces médicaments coupent fortement l’appétit, entraînant une restriction calorique qui pousse le corps à puiser dans les muscles. D’autre part, les effets secondaires (fatigue, troubles digestifs) réduisent l’activité physique, ce qui limite les stimuli nécessaires au maintien de la masse musculaire.
Heureusement, il existe un levier efficace et facile d'accès : l’activité physique. Les essais combinant des traitements GLP-1 et des programmes d’exercices structurés (cardio + musculation) montrent que les patients préservent mieux leur masse musculaire et améliorent leur capacité cardiorespiratoire. "L’entraînement physique concomitant pourrait compenser la réduction de la capacité cardio-respiratoire", conclut l’étude.