Santé cognitive
Les couche-tard ont plus de risque de déclin cognitif
Les personnes qui se couchent tard sont plus susceptibles de souffrir de déclin cognitif, en comparaison aux couche-tôt. Cela pourrait être lié à certains comportements, plus fréquents le soir, comme la consommation d’alcool ou de tabac.

- Par Mégane Fleury
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- Kiwis/istock
Notre cerveau préfère que l’on se couche tôt. Selon une étude publiée dans The Journal of Prevention of Alzheimer's Disease, les couche-tard ont plus de risque de souffrir de déclin cognitif en vieillissant, en comparaison aux couche-tôt. "La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez en partie influencer ce déclin cognitif en adaptant votre comportement", prévient la chercheuse Ana Wenzler de l’université Groningen aux Pays-Bas et autrice principale de cette étude.
Déclin cognitif : un risque plus élevé pour les couche-tard
La scientifique s’intéresse aux facteurs de risque de déclin cognitif dans ses travaux. Pour cette étude, elle a voulu comprendre l’impact du sommeil sur le risque de démence. Précisément, elle a travaillé sur le chronotype qui correspond à notre horloge biologique. Cette recherche est basée sur les réponses et les données de près de 24.000 participants à une cohorte. Ces personnes ont fourni des informations sur leurs heures de sommeil : cela a permis à Ana Wenzler de déterminer si elles étaient plutôt couche-tôt ou couche-tard. Puis, elle a analysé les résultats d’un test sur leur fonction cognitive réalisé pendant dix ans. "Les personnes du soir déclinent cognitivement plus rapidement que les personnes du matin", conclut l’autrice.
Pourquoi les couche-tard ont plus de risque de souffrir de démence ?
Selon elle, le mode de vie des personnes qui se couchent tard pourrait expliquer ces résultats. "Les comportements nocifs comme fumer, boire et mal manger sont plus fréquents le soir", estime-t-elle. Dans ses travaux, elle a observé que les personnes dites "du soir" fument et boivent plus souvent, et font moins d’exercice physique. "25 % du risque de déclin cognitif s’explique, selon nos recherches, par le tabagisme et un sommeil de mauvaise qualité", souligne-t-elle.
Démence : est-ce qu’il est possible de modifier notre horloge biologique ?
En revanche, elle explique qu’il n’y a pas grand chose à faire pour ne plus être couche-tard. Ana Wenzler conseille de ne pas "lutter" contre son organisme. "Vous pouvez essayer de vous coucher plus tôt, mais si votre corps ne produit pas encore de mélatonine, cela ne fonctionnera pas : il ne veut tout simplement pas dormir", prévient-elle. Cette molécule est souvent appelée "hormone du sommeil", car elle aide à l’endormissement.
Cette spécialiste poursuit d’ores et déjà ses travaux avec son équipe. "Nous étudions actuellement si les personnes du soir sont plus susceptibles de développer une démence. Un déclin cognitif plus rapide à l'âge mûr ne signifie pas nécessairement un risque accru de démence, rappelle-t-elle. Grâce à nos recherches, nous espérons en savoir plus sur ce sujet." À terme, elle espère pouvoir fournir des recommandations sur les manières de réduire le risque de démence.