Démence
Déclin cognitif : ce test musculaire de 5 min peut prédire le risque de perte de mémoire
L'angle de phase, une mesure de la qualité musculaire, est lié à la mémoire et au risque de démence.

- Par Mégane Fleury
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- Jacob Wackerhausen/istock
Nos muscles renferment de précieuses informations sur notre mémoire. Dans la revue spécialisée Journal of Cachexia, Sarcopenia and Muscle, des chercheurs japonais révèlent qu’un test musculaire simple pourrait permettre d’évaluer le risque de démence.
Quels sont les liens entre santé musculaire et santé cognitive ?
"Au cours des dix dernières années, de nombreuses recherches ont porté sur le lien entre la santé des muscles squelettiques et les troubles cognitifs, rappellent-ils dans un communiqué. (…) Cependant, à ce jour, la plupart des études sur le lien entre santé musculaire et démence ont principalement ciblé les personnes âgées ou celles ayant déjà reçu un diagnostic de troubles cognitifs." Dans leurs travaux, réalisés grâce à 63 participants, ils se sont intéressés aux personnes d’âge moyen, "qui pourraient être aux premiers stades du déclin cognitif, et qui sont donc les plus susceptibles de bénéficier d’interventions précoces". Les scientifiques ont voulu identifier les indices, englobant la quantité, la qualité et la force des muscles squelettiques, reflétant le mieux le déclin cognitif chez les personnes de plus de 40 ans.
Ainsi, différentes données ont été analysées comme la masse musculaire squelettique appendiculaire (MSA), qui correspond à la masse musculaire des membres inférieurs et supérieurs, la force de préhension et l'angle de phase (ApH). "Ce dernier fait référence à une mesure d'impédance bioélectrique qui reflète l'intégrité cellulaire et la qualité musculaire", précisent-ils. Il est mesuré grâce à des appareils spécifiques, capables d’envoyer des signaux dans le corps pour mesurer les réactions des différents tissus.
Un angle de phase élevé est associé à un risque réduit de troubles cognitifs
Les chercheurs ont étudié la corrélation entre ces indices et la fonction cognitive. Ils ont observé que l’ApH était la mesure la plus significative. "Nous avons constaté qu'un angle de phase plus élevé est associé à un risque plus faible de troubles cognitifs légers chez les femmes, développe le Dr Kentaro Ikeue, auteur principal de cette recherche. De plus, un angle de phase plus élevé était associé à une meilleure mémoire chez les hommes comme chez les femmes, ce qui est particulièrement remarquable puisque le déclin de la mémoire est souvent la première manifestation d'un trouble cognitif."
Démence : un nouvel outil potentiel de dépistage précoce
Pour les auteurs, ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives en matière de prévention de la démence. "La mesure de l'angle de phase, rapide et pratique, pourrait devenir un élément standard des examens de santé annuels", estiment-ils. Cette évaluation de la santé musculaire pourrait ainsi servir d'outil pour identifier les personnes ayant un risque accru de déclin cognitif.