Glycémie
Diabète : des empreintes moléculaires pourraient aider à diagnostiquer la maladie
La sensibilité à l’insuline peut être détectée au niveau moléculaire. Cette découverte pourrait améliorer le diagnostic et la prise en charge du diabète de type 2.

- Par Mégane Fleury
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- CHAYAKORN MAMUANG/istock
Le diabète de type 2 touche près de 4 millions de personnes en France. Comme l’indique l’Inserm, la maladie se développe "silencieusement pendant de nombreuses années". Or, un diagnostic tardif augmente le risque de complications graves. Dans la revue Cell, des chercheurs de l’université de Copenhague présentent leur découverte, qui pourrait potentiellement améliorer la détection de la maladie, et sa prise en charge.
Une analyse de pointe pour mieux comprendre le diabète de type 2
Leurs travaux ont démarré avec un échantillon de 77 participants, dont la moitié était atteinte de diabète de type 2. Puis, les scientifiques ont confirmé leurs premiers résultats avec les données issues de précédentes études. Pour observer les "signatures moléculaires" du diabète de type 2, ils ont réalisé une "analyse protéique de pointe, appelée protéomique". Cela leur a permis de comprendre l'effet de l'insuline sur le tissu musculaire. "Cette approche a permis à l'équipe de cartographier les modifications moléculaires dans des biopsies musculaires de plus de 120 personnes", précisent-ils dans un communiqué.
Ils ont découvert que certaines protéines évoluent de manière constante à mesure que la résistance à l'insuline se développe. "Nous avons constaté d'importantes variations de sensibilité à l'insuline, même entre les personnes considérées comme en bonne santé et celles diagnostiquées avec un diabète de type 2", indique le professeur associé, Atul Deshmukh du Centre de recherche métabolique fondamentale de la Fondation Novo Nordisk (CBMR), à l'Université de Copenhague, et auteur principal de cette étude.
Dans leur essai, le scientifique et son équipe ont observé que certaines personnes souffrant de diabète de type 2 répondent mieux à l'insuline que les personnes en bonne santé. "Notre étude souligne la nécessité de dépasser le cloisonnement des individus et de reconnaître les variations individuelles", poursuit-il.
Vers une médecine de précision pour détecter le diabète de type 2
Ces travaux ouvrent la voie à une médecine de précision pour le diabète de type 2, adaptée à chaque patient. "Ces signatures moléculaires pourraient permettre d'identifier les personnes à risque plus tôt que ne le permettent les méthodes cliniques actuelles, avant même l'apparition des symptômes", soulignent les scientifiques danois. Elles pourraient également améliorer la prise en charge de la pathologie, avec des traitements adaptés à la résistance à l’insuline de chaque individu.