Santé des jeunes

Dépression : des biomarqueurs pourraient aider à repérer les adolescents à risque

La découverte de neuf biomarqueurs dans le sang d'adolescents souffrant de dépression pourrait faciliter le diagnostic de la maladie psychique chez les jeunes.

  • Motortion/istock
  • 26 Mai 2025
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    Pour éviter que la dépression et ses complications (isolement social, toxicomanie…) s’enracinent, il est essentiel de prendre en charge rapidement le patient… surtout si ce dernier est un adolescent. Les chercheurs de l’université McGill ont fait une découverte qui pourrait accélérer rapidement le diagnostic des troubles dépressifs chez les jeunes.

    Ils ont remarqué que les adolescents dépressifs avaient des concentrations plus importantes de neuf molécules dans leur sang. Les résultats, obtenus en collaboration avec l’université de Californie à Los Angeles et l’université Stanford, sont détaillés dans la revue Biological Psychiatry Global Open Science.

    Dépression : des taux plus élevés de 9 microARN chez les ados

    Pour identifier les biomarqueurs pouvant aider à repérer les jeunes souffrant de dépression, l’équipe a réuni 62 adolescents dont 34 souffraient de ce trouble. Les autres n’étaient pas touchés par cette maladie. Des prises de sang ont été effectuées chez chacun des volontaires. Les prélèvements ont été séchés puis congelés. Ce qui permet de préserver leur intégrité moléculaire.

    Les échantillons ont été analysés en utilisant une méthode mise au point par l’université McGill qui permet d’extraire les microARN présents dans le sang. Ces petits ARN non codants sont capables de réguler l’expression des gènes, notamment en inhibant l’activité des ARN messagers. Grâce à ce test, les scientifiques ont repéré neuf microARN dont la concentration était élevée dans le sang des jeunes diagnostiqués dépressifs. Par ailleurs, ces petites molécules permettaient de prédire l’évolution et la gravité de la maladie psychique.

    Autre élément surprenant : les chercheurs n’ont pas observé de lien entre ces petites molécules et la dépression de l’adulte. "Ce qui donne à penser qu’elles renvoient à des processus biologiques propres aux adolescents", estiment les auteurs dans leur communiqué.

    Diagnostic de la dépression : bientôt un test sanguin dépistant les jeunes vulnérables ?

    "Nos résultats ouvrent la voie à l’utilisation de gouttes de sang séché dans la recherche psychiatrique. Il s’agit d’un moyen pratique et peu invasif de repérer les changements biologiques précoces liés à la santé mentale", se réjouit Alice Morgunova, auteure principale et boursière postdoctorale à l’Université McGill.

    Le test sanguin pourrait également faciliter et accélérer le diagnostic de la dépression chez les jeunes. En effet, jusqu’à maintenant, il repose principalement sur les symptômes déclarés par les patients. Or, les adolescents sont susceptibles de ne pas reconnaître les signes du trouble psychique ou de n’être pas prêts à en parler à des adultes.

    Après la publication de son article, l’équipe prévoit de confirmer la découverte en menant des essais avec des groupes d’adolescents plus nombreux. Elle compte aussi étudier les liens possibles entre ces microARN et les facteurs de risque génétiques et environnementaux.

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