Sommeil

Trop dormir nuit-il à votre cerveau ?

Plus de neuf heures de sommeil par nuit pourraient nuire aux performances cognitives, surtout chez les personnes souffrant de dépression, selon une étude américaine.

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  • 19 Mai 2025
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    On le sait : dormir est essentiel pour notre santé, et en particulier pour notre cerveau. Mais peut-on dormir trop ? Une nouvelle étude publiée dans la revue Alzheimer's & Dementia met en garde : un sommeil de plus de neuf heures par nuit serait lié à de moins bonnes performances cognitives, en particulier chez les personnes souffrant de symptômes dépressifs.

    Un impact notable sur les fonctions cognitives

    Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l’Université du Texas à San Antonio (Etats-Unis) ont analysé les données de 1.853 participants exempts de démence ou d’AVC, issus de la Framingham Heart Study, une vaste étude américaine menée sur plusieurs décennies. Les participants, âgés de 27 à 85 ans (moyenne d'âge : 49,8 ans), ont répondu à des questionnaires sur leur durée de sommeil et passé des tests cognitifs.

    "Le sommeil pourrait être un facteur modifiable du déclin cognitif chez les personnes dépressives", explique dans un communiqué Vanessa Young, première autrice de l’étude et chercheuse à l’institut Glenn Biggs pour les maladies neurodégénératives. Elle souligne que les gros dormeurs étaient aussi plus susceptibles de présenter des symptômes d’anxiété ou de dépression.

    Des nuits trop longues, un signal d’alerte ?

    L'étude montre que dormir longtemps, mais pas trop peu, est associé à un moins bon fonctionnement global du cerveau. "Cela concerne notamment la mémoire, les compétences visuelles et spatiales, ainsi que les fonctions exécutives comme la planification ou la prise de décision", précise le Dr Sudha Seshadri, directrice fondatrice de l’Institut Biggs et coautrice de l’étude.

    Ces associations sont d’autant plus marquées chez les individus présentant des symptômes dépressifs, qu’ils prennent ou non des antidépresseurs. Chez ceux sans symptômes dépressifs, l’effet reste présent, mais moins prononcé.

    Le sommeil reste une fonction physiologique essentielle au bon fonctionnement du cerveau. Mais comme le rappellent les chercheurs, une durée de 7 à 8 heures par nuit est idéale pour les adultes. Dépasser ce seuil pourrait signaler un trouble sous-jacent, comme la dépression, elle-même facteur de risque du déclin cognitif.

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