Papillomavirus
HPV : la vaccination progresse, mais c'est loin d'être suffisant
Le taux de vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) chez les adolescents a progressé en France en 2024, toutefois cela reste très en deçà des objectifs.

- Par Sophie Raffin
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Le vaccin contre les infections à papillomavirus humains (HPV) réduit les risques de développer des lésions précancéreuses génitales après une exposition au virus sexuellement transmissibles, mais également de plusieurs cancers (col de l’utérus, vulve, vagin, pénis, anus, ORL…). Et si l'injection a eu du mal à s’imposer en tant que geste de prévention indispensable en France, les dernières données publiées par Santé publique France, mettent en lumière une progression encourageante de la couverture vaccinale contre les papillomavirus humains (HPV) chez les adolescents.
Vaccin contre le HPV : près de 6 adolescentes sur 10 au eu une dose
Le rapport, dévoilé fin avril, révèle que 58,4 % des jeunes filles de 15 ans avaient reçu une première dose de vaccin anti-HPV en 2024. Elles n’étaient que 54,6 % en 2023. Chez les garçons - pour qui la vaccination est recommandée depuis 2021 seulement, la couverture est plus faible. 36,9 % des adolescents avaient eu une première dose de vaccin. Toutefois, cela représente une progression de 11 points par rapport à l’année précédente (25,9 %).
"Il y a encore cinq ans, la couverture vaccinale complète contre les HPV stagnait autour de 24 % chez les filles de 16 ans, et restait quasi inexistante chez les garçons. Ces progrès récents marquent donc un tournant positif", se réjouit la Société Française de Colposcopie et de Pathologie Cervico-Vaginale (SFCPCV) dans un communiqué de presse.
Vaccination anti-HPV : l’objectif est 80 % d’ici 2030
Si la hausse d’adhésion des jeunes et de leurs parents aux vaccins est encourageante, les experts rappellent que la couverture vaccinale dans le pays reste insuffisante, et loin des objectifs fixés. En effet, la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021–2030 visait 60 % de couverture vaccinale d’ici 2023, et 80 % d’ici 2030. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle à vacciner 90 % des jeunes filles d’ici 2030.
Pour favoriser la vaccination contre le HPV, la SFCPCV propose de "consolider les dispositifs de vaccination en milieu scolaire, d'impliquer davantage les professionnels de santé de premier recours (médecins, pharmaciens, sage-femmes) et de lutter contre les inégalités territoriales, notamment en outre-mer, où la couverture reste très insuffisante".
Plusieurs pays européens frôlent - s’ils ne les ont pas déjà atteints - 9 adolescents sur 10 vaccinés contre les infections à papillomavirus humains. Ces couvertures vaccinales importantes conduisent certains d’entre eux à prédire la disparition du cancer du col de l’utérus sur leur sol dans les prochaines années. En avril dernier, la Ligue danoise contre le cancer assurait que cette maladie serait éradiquée du Danemark d’ici à 2040.
Pour mémoire, le calendrier vaccinal français recommande :
- Pour les filles et garçons âgés de 11 à 14 ans révolus, la vaccination se déroule en 2 injections espacées de 6 à 13 mois ;
- Pour celles et ceux âgés de 15 à 19 ans révolus, 3 injections sont nécessaires. La 2e injection a lieu 2 mois après la 1re et la 3e est faite 6 mois après la 1re ;
- Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, jusqu’à 26 ans révolus : 3 doses sont administrées. La 2e dose a lieu 2 mois après la 1re et la 3e dose a lieu 6 mois après la 1re.