AVC
Alpiniste française décédée au Népal : pourquoi le mal des montagnes peut être fatal ?
Une alpiniste française de 63 ans est décédée lors de l’ascension d’un sommet de l’Himalaya, probablement victime d’un AVC provoqué par le mal des montagnes, dû à un manque d’oxygène à haute altitude.

- Par Stanislas Deve
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- Koonyongyut / istock
Alors que la saison d’alpinisme de printemps bat son plein dans l’Himalaya, une nouvelle tragique vient rappeler que la montagne ne pardonne pas. Margareta Morin, une alpiniste française âgée de 63 ans, a perdu la vie sur les pentes du Kanchenjunga, troisième plus haut sommet du monde (8.586 m). "Elle a été victime d’un problème de santé pendant l’ascension, probablement un accident vasculaire cérébral causé par le mal des montagnes", a expliqué à l’AFP Yogendra Tamang, de la compagnie Peak 15 Adventure, qui a organisé l’expédition.
Le mal des montagnes, un danger imprévisible
L’accident de Margareta Morin, survenu au matin du samedi 10 mai, est le troisième dès cette saison, marquée également par la disparition d’un grimpeur autrichien sur l’Ama Dablam et d’un autre américain sur le Makalu. Le Népal, qui abrite huit des dix plus hauts sommets de la planète, voit affluer chaque année des centaines d’alpinistes. Pour cette saison d’avril à juin, plus de 1.000 permis d’ascension ont été délivrés, dont 75 pour le seul Kanchenjunga.
Ce qui a probablement emporté Margareta Morin est un phénomène insidieux : le mal aigu des montagnes. Provoqué par la baisse de la pression atmosphérique en altitude, il entraîne une raréfaction de l’air et une diminution de l’oxygène disponible. "Par exemple, par comparaison avec l’air au niveau de la mer, l’air à 5.800 mètres contient la moitié moins d’oxygène", précise le Manuel MSD.
Les premiers symptômes du mal des montagnes sont des maux de tête, des nausées ou encore de la fatigue. Mais dans ses formes les plus graves, il peut provoquer un œdème cérébral ou pulmonaire, voire un coma ou un accident vasculaire cérébral (AVC). En moyenne, 40 % des personnes montant au-dessus de 4.000 m présentent certains de ces symptômes.
Son corps irrécupérable à cause de la météo
Contrairement à une idée reçue, une bonne "condition physique ne protège pas contre le mal des montagnes", rappelle le Manuel MSD. Le principal facteur de risque reste une ascension trop rapide, sans acclimatation suffisante. Une montée lente et progressive, des périodes de repos et parfois des médicaments préventifs peuvent ainsi réduire les risques. Mais l’altitude reste imprévisible, et chacun réagit différemment.
Le cas de Margareta Morin rappelle que ces expéditions, malgré leur popularité, restent dangereuses. "Nous n’avons pas pu récupérer son corps en raison de la météo", ont d’ailleurs précisé les organisateurs de la sortie. Preuve qu’à plus de 8.000 mètres d’altitude, même les secours sont soumis aux aléas de la nature.