Santé publique
Qualité des soins : des inégalités persistent selon les régions
La HAS dévoile cette semaine l'évolution de ses indicateurs de qualité des soins. Des progrès majeurs sont constatés depuis 2013, mais ils restent inégalement répartis sur le territoire.
- LANCELOT FREDERIC/ SIPA/SIPA
Pour la cinquième édition de la semaine de la sécurité des patients, la Haute Autorité de Santé met à l'honneur les progrès qui ont été faits pour améliorer la qualité de l’offre de soins.
Premier constat : de grands efforts ont été réalisés sur toute l'année 2014, pour offrir un meilleur suivi et une meilleure traçabilité des soins aux patients. Toutefois, des inégalités subsistent entre les établissements et entre les régions, en témoignent les écarts entre les indicateurs de qualité d’un point à l’autre du territoire.
Pour l'AVC par exemple, dont sont victimes chaque année en France 130 000 personnes, l’indicateur est simple : il consiste à noter clairement la date et l’heure de sa survenue. Cette mesure très concrète permet de décider si le médecin va effectuer une thrombolyse ou pas. Or à l’échelle nationale, cette information primordiale est renseignée dans 87 % des cas. Mais des inégalités demeurent en matière de suivi et de traçabilité de ces données.
La Picardie et la Corse font figure de mauvais élèves, avec une moyenne nettement inférieure à la moyenne nationale, à 77 % et 73 % respectivement. D’autres régions, comme les Pays de la Loire, atteignent en revanche les 93 % de cas où la date et l’heure sont bien notées. La HAS précise également que les établissements qui disposent d’unités neuro-vasculaires offrent une qualité de soins et de suivi supérieure à la moyenne.

Insuffisance rénale
Autre pathologie mise en avant par la HAS : l'insuffisance rénale. 76 000 personnes en souffrent chaque année. Là encore, leur prise en charge varie d’un établissement à l’autre.
La qualité globale des soins atteint un score moyen de 88 % en France, ce qui témoigne de nombreux efforts fournis par les professionnels de santé. Elle est mesurée par plusieurs indicateurs, notamment la surveillance du fer et des hépatites, la mesure de la concentration de calcium ou de phosphore dans le sang, ou encore le suivi nutritionnel. Néanmoins, sur tous ces points, certaines régions, notamment les DOM-TOM, sont à la traine.

Correct ou peut mieux faire
Au delà des différences régionales, la prise en charge peut surtout être très inégale d'une pathologie à l'autre. Un exemple de réussite : les hémorragies du post-partum. Les maternités ont globalement beaucoup progressé en matière de prévention et d’utilisation de sacs de recueil des pertes sanguines,
qui permettent d’évaluer le risque d’hémorragie.
En revanche, dans le cas de l’infarctus du myocarde, la HAS est particulièrement sévère. Même si la qualité des soins s'améliore, près d’un quart des établissements français sont en dessous des performances fixées en matière de suivi. La délivrance de conseils diététiques et le suivi des fumeurs, en particulier, laissent à désirer.











