Pédiatrie

Autisme : bientôt un test de dépistage sur prélèvement capillaire ?

Un test qui repose sur l’analyse d’un cheveu pourrait devenir une aide au dépistage des troubles du spectre autistiques pour les médecins. Cela permettrait de les repérer avant l’apparition des symptômes.

  • CokaPoka/istock
  • 09 Janvier 2023
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    Un simple cheveu renferme de nombreuses informations sur notre santé. Les membres d’une start-up en ont saisi tout le potentiel. L’entreprise LinusBio a créé un test de dépistage des troubles du spectre autistique reposant sur l’analyse d’un cheveu.

    L’efficacité de cet outil de dépistage a été testée dans une étude, dont les résultats sont publiés dans Journal of Clinical Medicine.

    Dépistage : les métaux lourds, des marqueurs de l’autisme 

    Les chercheurs ont utilisé l’exposition à certaines substances, notamment les métaux comme le plomb et l’aluminium, comme outil de diagnostic, car leurs taux sont plus élevés chez les enfants atteints de troubles du spectre autistique.

    Dans leur étude, ils ont utilisé des cheveux provenant de près de 500 enfants de trois pays (Suède, Japon, États-Unis). Grâce aux cheveux et à une intelligence artificielle, les scientifiques ont pu diagnostiquer l’autisme avec une précision d’environ 81%. D’autres essais doivent être réalisés, avec des échantillons de participants plus vastes, afin de confirmer ces résultats. 

    Autisme : les cheveux, une aide au dépistage

    Toutefois, le test n’a pas vocation à être le seul outil de dépistage. "Aucun professionnel de santé ne devrait affirmer qu’un enfant est autiste uniquement sur cette base, estime Manish Arora, co-fondateur de LinusBio, dans une interview à NBC News. Cela fournit une information cruciale, mais pas l’unique information."

    Par exemple, le test capillaire pourrait être utilisé chez les enfants à haut risque de trouble du spectre autistique. Mais les scientifiques envisagent aussi de l’utiliser dans d’autres pathologies comme les cancers ou la maladie de Charcot. 

    Aujourd’hui, le dépistage repose sur l’apparition de comportements cliniquement identifiables, et l’âge moyen du diagnostic est d’environ 4 ans. "Cependant, les voies neuronales essentielles au langage et aux fonctions sociales se développent pendant la petite enfance", notent les auteurs en préambule. Ainsi, accélérer l’âge de dépistage permettrait de mettre en place des thérapies plus adaptées.  

    Autisme : quelle est la prise en charge ?   

    "Il n’existe à ce jour aucune 'méthode' absolue et exclusive, ni aucun traitement médicamenteux qui puissent prétendre 'guérir' de l’autisme, rappelle toutefois l’Institut Pasteur. Cependant, il est avéré que la combinaison d'interventions d'ordre éducatif, cognitivo-comportemental et développemental permettent de compenser des difficultés, de réguler certains états et de potentialiser les aptitudes de la personne." 

    L’autisme peut se manifester par des troubles du langage, de la communication non-verbale, par des comportements répétitifs ou encore par une hyper-sensorialité en ce qui concerne les sons ou la lumière. Ces différents symptômes peuvent avoir des conséquences sur l’autonomie de la personne et sur sa vie sociale alors que certaines compétences, notamment cognitives, peuvent être particulièrement développées. "Un accompagnement adapté et des interventions personnalisées, proposées le plus tôt possible, sont nécessaires pour permettre à la personne autiste de développer ses talents", souligne Autisme Info Service. En France, environ 700.000 personnes sont concernées.

     

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