Neurologie
Dépakine : le laboratoire Sanofi condamné fait appel
Condamné pour la première fois à indemniser une famille dont la fille, exposée in utero à la Dépakine en 2005, est née avec des malformations, le laboratoire Sanofi fait appel.
- artisteer/istock
450 000 euros : c’est la somme que doit verser Sanofi à une famille victime de la Dépakine.
C’est la première fois que le laboratoire pharmaceutique est condamné par le tribunal de Nanterre dans ce dossier judiciaire.
Des effets secondaires quand les enfants sont exposés in utero
La Dépakine est un médicament produit par Sanofi. Celui-ci est prescrit aux patients épileptiques et, ses dérivés, aux bipolaires. Actuellement, il est contre-indiqué pour les femmes enceintes et celles en âge de procréer selon le Vidal. Mais cela n’a pas toujours été le cas.
Depuis 2006, date de l’inscription de ces contre-indications dans la notice du médicament, il a été reconnu que la Dépakine pouvait avoir des effets secondaires néfastes sur les futurs enfants lorsqu’ils y étaient exposés in utero.
Cela augmentait notamment le risque de malformations, comme des anomalies cardiovasculaires, et de troubles neuro-développementaux, à l’instar de troubles du spectre de l’autisme ou d’un retard de langage.
Des malformations et des retards durant l’enfance
L’histoire de la famille qui vient d’obtenir gain de cause devant la justice remonte à 2005. À cette époque, bien qu’enceinte, la future maman continue de prendre de la Dépakine pour traiter ses crises d’épilepsie. Ainsi, in utero, sa fille a été exposée au valproate de sodium, le principe actif de la Dépakine.
Lorsqu’elle est née, puis durant son enfance, elle a eu des malformations, des retards de développement psychomoteurs et d’acquisitions globales. Des effets secondaires qui seraient liés à la prise de la Dépakine durant la grossesse de la maman.
Un délai dans la déclaration des effets
En 2014, la famille a donc décidé de poursuivre en justice le laboratoire. Le motif est le suivant : Sanofi aurait caché au public ces effets indésirables alors que le géant pharmaceutique les connaissait. Le tribunal de Nanterre a donc donné raison à cette accusation en condamnant le laboratoire.
En effet, le tribunal de Nanterre a estimé que Sanofi connaissait depuis 2003 les risques neuro-développementaux liés à la prise de la Dépakine lors d’une grossesse… Ainsi, selon le tribunal de Nanterre, le laboratoire aurait dû le mentionner, à l’époque, dans la notice du médicament. Or, ce n’est qu’en 2006 qu’il a été ajouté à la liste des contre-indications.
À la suite de cette première décision judiciaire, Sanofi a annoncé faire appel. Dans les prochains mois, plusieurs dossiers sur le sujet de la Dépakine doivent être jugés par le tribunal de Nanterre.











