Neurologie
Parkinson : prévention par un médicament de l’hypertrophie de la prostate ?
Les hommes prenant de la térazosine, un médicament prescrit contre les troubles mictionnels de l’hypertrophie de la prostate, seraient moins susceptibles de développer la maladie de Parkinson.
- Daisy-Daisy/iStock
On a récemment découvert que, dans le traitement symptomatique des troubles mictionnels associés à l'adénome de la prostate, la térazosine et des médicaments similaires (doxazosine et alfuzosine), qui sont également des médicaments favorisant la glycolyse et la production d'énergie cellulaire) réduiraient la progression de la maladie de Parkinson dans des modèles animaux.
Mais ce médicament utilisé pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate est-il également efficace chez les êtres humains ? Afin d’en avoir le cœur net, des chercheurs de l’université d’Iowa (aux États-Unis) ont réalisé une étude publiée dans la revue JAMA Neurology.
Une réduction du risque de 12 à 37%
Pour la mener à bien, les chercheurs ont analysé rétrospectivement les registres de santé américains et danois, où 300.000 hommes âgés ont été enregistrés. Parmi ces derniers, ils ont identifié 147.248 personnes qui avaient récemment pris de la térazosine et ont comparé ces informations avec les données relatives à la maladie de Parkinson (prévalence, incidence, symptômes). Les scientifiques ont également identifié 152.752 patients qui ont pris du tamsulosine, un autre traitement couramment utilisé pour traiter l’hypertrophie de la prostate.
Les patients de la cohorte danoise qui utilisaient la térazosine, la doxazosine et l'alfuzosine ont un rapport de risque (RR) de développer une maladie de Parkinson de 0,88 (IC à 95%, 0,81-0,98), et les patients de la cohorte Truven ont un RR de 0,63 (IC à 95%, 0,58-0,69).
Il y a une relation dose-réponse, les utilisateurs de térazosine/doxazosine/alfuzosine de courte, moyenne et longue durée ayant un HR décroissant à la fois dans la cohorte danoise (courte : HR, 0,95 ; IC à 95%, 0,84-1,07 ; moyenne : HR, 0,88 ; IC à 95%, 0,77-1,01 ; longue : HR, 0,79 ; IC à 95%, 0,66-0,95) et de la cohorte Truven (courte : HR, 0,70 ; IC à 95%, 0,64-0,76 ; moyenne : HR, 0,58 ; IC à 95%, 0,52-0,64 ; longue : HR, 0,46 ; IC À 95%, 0,36-0,57).
Les scientifiques énoncent donc que, par comparaison à la prise de tamsulosine qui n'augmente pas la production d'énergie cellulaire, la prise "de la térazosine (qui permet d’améliorer la production d’énergie cellulaire en favorisant la glycolyse) serait associée à une diminution de 12% à 37% du risque de maladie de Parkinson". "Ces données suggèrent que les utilisateurs de térazosine ont un risque plus faible de développer une maladie de Parkinson" que ceux qui ont pris de la tamsulosine, ont conclu les auteurs de l’étude.











