Rhumatologie
Polyarthrite rhumatoïde : un test salivaire comme potentiel test diagnostique
Des scientifiques américains ont identifié des biomarqueurs épigénétiques présents dans les cellules de la bouche de femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Un test de dépistage sur prélèvement salivaire pouurait être développé pour détecter le plus tôt possible cette pathologie auto-immune.
- AndreyPopov/iStock
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire auto-immune est trois fois plus fréquente chez les femmes de moins de 60 ans que chez les hommes qu'il est essentiel de dépister le plus tôt possible afin de la traiter rapidement et prévenir la dégradation articulaire.
Dans une étude publiée dans la revue Scientific Reports le 10 décembre, des chercheurs américains ont suggéré de mettre au point un test de dépistage sur prélèvement salivaire réalisé avec un écouvillon buccal. Les scientifiques de l’université d'État de Washington (États-Unis) ont eu cette idée après avoir découvert un ensemble d’épimutations chez des femmes souffrant de la polyarthrite rhumatoïde, différent de ceux des personnes qui ne sont pas atteints de cette maladie auto-immune.
"Les épimutations sont des facteurs et des processus moléculaires autour de l'ADN qui régulent l'activité du génome, indépendamment de la séquence d'ADN", peut-on lire dans un communiqué de l’université.
Des épimutations identifiées chez les femmes souffrant de polyarthrite rhumatoïde
Pour faire cette découverte, les auteurs des travaux ont prélevé des cellules buccales de 50 femmes à l’aide d’un écouvillon. Environ, la moitié des participantes souffraient de polyarthrite rhumatoïde. Ils ont ensuite examiné l’épigénome (l'ensemble des modifications épigénétiques de l'ADN d'une cellule) des patientes. Leur analyse a permis d’identifier des épimutations dans des zones appelées "sites de méthylation de l'ADN" chez les femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde.
Surtout, la plupart des sites de méthylation de l'ADN trouvés et qui étaient identiques chez les patients atteints de la maladie étaient associés à des gènes précédemment connus pour être impliqués dans la polyarthrite rhumatoïde. Par ailleurs, il n'a pas été observé de différences entre les ethnies dans cette étude
"Les observations démontrent que les biomarqueurs de la polyarthrite rhumatoïde liés à la méthylation de l'ADN et à l'épimutation sont spécifiques au type de cellule", ont indiqué les scientifiques. "Si nous pouvons identifier la maladie dix ans avant qu’elle ne se développe, cela ouvre tout un champ de médecine préventive auquel nous n'avions pas accès auparavant", a déclaré Michael Skinner, professeur à l’université d'État de Washington et auteur des recherches.











