Cardiologie

Ménopause et rigidité artérielle : les cycles allongés en pré-ménopause seraient un indicateur

Des allongements ou des raccourcissement de la durée des cycles menstruels pendant la période pré-ménopause seraient un indicateur du risque cardiovasculaire après la ménopause. 

  • fizkes/istock
  • 13 Octobre 2021
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    La ménopause est considérée comme un facteur de risque cardiovasculaire. Cette période où les règles s’arrêtent est aussi celle où les hormones cessent de jouer leur rôle protecteur face aux maladies cardiaques. Toutes les femmes ne seront toutefois par concernées.

    Pour mieux identifier les personnes à risque, une équipe de recherche de l’université de Pittsburgh s’est intéressée aux changements du cycle dans la période pré-ménopause. Leurs travaux sont publiés dans la revue Menopause. 

    La rigidité artérielle, un marqueur du risque cardiovasculaire

    L’étude a été réalisée à partir des données de plus de 400 femmes. Elles étaient âgées de 42 à 52 ans au début de l’étude, et ont été suivies pendant dix ans. Les scientifiques ont collecté des données sur leurs cycles menstruels avant la ménopause, puis leur risque cardiovasculaire a été évalué grâce à la mesure de la rigidité artérielle.

    Ce phénomène correspond à un manque de souplesse de ces vaisseaux sanguins, les artères ont du mal à se dilater correctement et le débit sanguin diminue. 

    La durée des cycles avant la ménopause compte 

    Les chercheurs ont repéré trois trajectoires distinctes dans la durée du cycle menstruel pendant la transition vers la ménopause. Environ 62% des participantes ont eu des cycles stables qui n'ont pas changé avant la ménopause, tandis qu'environ 16% et 22% ont connu un allongement précoce ou tardif, défini comme une augmentation de la durée du cycle cinq ans ou deux ans avant leur dernière période menstruelle.

    L’allongement précoce de la durée des cycles et leur stabilité seraient associées à une rigidité artérielle plus importante quelques années plus tard, alors que l’allongement tardif est corrélé à de bons résultats en termes de rigidité artérielle.

    Quel est le lien entre durée des cycles et risque cardiovasculaire ? 

    "Ces résultats sont importants car ils montrent que nous ne pouvons pas traiter les femmes comme un seul groupe homogène, précise l’auteur principal de cette étude, Samar El Khoudary. Les femmes ont des trajectoires de cycle menstruel différentes dans la période pré-ménopausique, et cette trajectoire semble être un marqueur de la rigidité artérielle."

    Les auteurs de cette étude expliquent que les femmes ayant des cycles courts seraient exposées à des niveaux d’oestrogènes plus élevés. Les femmes concernées par les cycles longs et irréguliers seraient ainsi moins protégées par ces hormones. Pour confirmer ces liens et mieux les comprendre, les chercheurs comptent réaliser de nouveaux travaux pour observer les changements hormonaux des femmes pré-ménopausées et ménopausées.

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