Diabétologie
Diabète de type 2 : une approche thérapeutique plus personnalisable
La comparaison directe des hypoglycémiants dans une étude randomisée peu permettre d'élaborer des stratégies de traitement plus individualisées.
- PIKSEL/istock
Les résultats de l’essai GRADE, la plus grande et la plus longue étude randomisée comparant l'efficacité d’hypoglycémiants courants pour traiter le diabète de type 2, ont été présentés lors de la 81e édition du congrès annuel virtuel de l'American Diabetes Association (ADA).
Le liraglutide et l'insuline sont les plus efficaces des quatre médicaments pour maintenir un taux d'A1C en dessous de 7%. Le glimépiride a eu un effet moindre et la sitagliptine a montré l'effet hypoglycémiant le plus modeste, entraînant plus souvent un taux d'HbA1C supérieurs à 7%. L'insuline glargine est la plus efficace pour maintenir un taux d'HbA1c à moins de 7,5%, un critère secondaire de l'étude. Les résultats sont similaires chez les hommes et les femmes, ainsi que dans les différentes races et ethnies et les différents groupes d'âge.
Autres particularités
Les participants traités par le liraglutide et la sitagliptine ont perdu en moyenne plus de poids que ceux traités par le glimépiride. Dans le même temps, les malades traités par l'insuline glargine ont un poids stable au fil du temps.
Le liraglutide est responsable de plus d'effets secondaires gastro-intestinaux, tels que nausées, douleurs abdominales et diarrhées, par comparaison avec les trois autres traitements. Le glimépiride est associé à un risque plus élevé d'hypoglycémie que les autres médicaments.
En termes de rapport bénéfice-risque, le liraglutide aurait un avantage relatif par rapport aux trois autres traitements hypoglycémiants pour la réduction d'un critère composite d’infarctus du myocarde, d'accidents vasculaires cérébraux et d'autres complications cardiaques et vasculaires.
Une étude indépendante
L'étude GRADE, parrainée par les National Institutes of Health aux USA, a recruté plus de 5 000 patients atteints de diabète de type 2, âgés en moyenne de 57 ans et dont la durée moyenne du diabète était de quatre ans. Environ 1 250 d'entre eux ont été randomisés dans chacun des quatre médicaments.
L'étude GRADE a été menée pendant une moyenne de cinq ans et un maximum de plus de sept ans. Elle a porté sur une population très diversifiée composée de 20% de patients noirs et de 18 % de patients latinos.
Individualiser le traitement du diabète de type 2
L’étude GRADE a permis une comparaison directe des quatre classes de médicaments hypoglycémiants les plus couramment prescrites (en association à la metformine) et a examiné leur capacité à maintenir la glycémie moyenne dans la fourchette cible recommandée pour réduire le risque de complications à long terme, indiquée par un taux d'A1C (mesure de la glycémie moyenne) inférieur à 7%.
La comparaison a porté sur deux médicaments administrés par voie orale, un sulfonyluré, la glimépiride et un inhibiteur de la DPP-4, la sitagliptine, et deux médicaments injectables, l'insuline glargine et un agoniste des récepteurs GLP-1, le liraglutide. Les effets de chacun des quatre hypoglycémiants sur les complications et les effets secondaires du diabète ont également été examinés.
« L'objectif final de GRADE est d'aider les cliniciens à choisir les stratégies thérapeutiques les plus efficaces pour chaque patient, car le traitement du diabète n'est pas une approche standardisée », a déclaré le Pr David Nathan, directeur du centre du diabète du Massachusetts General Hospital et professeur de médecine à la Harvard Medical School de Boston, premier auteur de l'étude.
La réserve à apporter à cette étude est qu'elle est déjà démondée dans le mesure ou elle n'intègre pas les inhibiteurs du SGLT2 qui, après un début capricieux en France, vont représenter un traitement majeur du diabète de type 2.











