Infectiologie
Tiques : les jardins presqu'aussi dangereux que la nature
Contrairement aux forêts, les jardins ne sont pas perçus par les Français comme des lieux où ils peuvent se faire piquer par des tiques alors que de plus en plus d'entre-eux d'y font piquer. Les tiques peuvent transmettre plusieurs bactéries
- Ladislav Kubeš / istock.
Selon une nouvelle étude de l’INRAE, les Français se font de plus en plus piquer par des tiques dans leur jardin. Alors qu’entre 2017 et 2019, 28% des personnes avaient déclaré s’être fait piquer dans un jardin privé en France, le taux de déclaration des piqûres dans ces lieux s’est élevé à 47% entre mars et avril 2020 sur l’ensemble du territoire métropolitain.
"Cette période liée au premier confinement strict du printemps 2020 (sorties interdites à plus d’1km du domicile) vient ainsi confirmer l’importance du risque de piqûres dans les jardins, ce milieu familier étant souvent moins perçu comme à risque par les particuliers que les sorties en forêt", commentent les chercheurs.
Alors que les principaux lieux de présence de tiques identifiés par le grand public sont les forêts, les zones boisées et humides, et les herbes hautes des prairies, le risque de piqûre dans les jardins publics et privés nécessite désormais "des recherches spécifiques pour améliorer la compréhension de ce phénomène et rendre visible ce risque auprès des pouvoirs publics, des citoyens et des professionnels de santé", ajoute l’INRAE dans un communiqué.
Pas seulement Borrelia burgdorferi sensu lato
Les tiques sont des vecteurs de maladies et, selon CiTIQUE, en FRance, 31% en moyenne des tiques piqueuses d’êtres humains analysées (N=1412) sont porteuses d’au moins un agent potentiellement pathogène. La maladie de Lyme peut notamment se déclarer suite à une piqûre de tique infectée par la bactérie Borrelia burgdorferi sensu lato.
En 2019, le réseau Sentinelles a répertorié 50 133 cas en France métropolitaine, principalement dans le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, l’Auvergne Rhône-Alpes et la Nouvelle Aquitaine.
Grâce aux tiques collectées depuis 2017, le programme CiTIQUE a montré que 15% des tiques qui piquent les êtres humains étaient porteuses de Borrelia burgdorferi sensu lato, et 14% étaient porteuses d’un autre agent pathogène potentiellement dangereux pour la santé humaine et animale.











