Infectiologie
Covid-19 : le variant anglais serait plus contagieux mais moins grave que prévu
Peut-être une bonne nouvelle sur le SARS-CoV-2 puisque le variant britannique, majoritaire en France, s'il est réellement plus contagieux, ne semble pas entraîner plus de formes graves et de décès.
- Maksim Tkachenko/iStock
Quelques éclaircies dans l’horizon actuellement sombre de la Covid-19. Deux études présentées cette semaine dans The Lancet tendent à montrer que le variant britannique, s’il est bien plus contagieux que la souche classique, n’entraînerait pas plus de formes graves de Covid-19, ni de décès.
Des études qui restent limitées en effectifs ou en méthodologie et donc à confirmer.
Le variant anglais moins grave qu'annoncé
Le variant 501Y.V1, ou variant britannique, qui est désormais dominant dans une grande partie de l’Europe et notamment en France, serait moins agressif que prévu. Deux études, parues ce lundi 12 avril respectivement dans The Lancet Infectious Diseases et The Lancet Public Health ont conclu que cette souche n’entraînerait pas des symptômes plus graves ou plus prolongés.
Dans le détail de la première étude, les scientifiques ont analysé les données de 341 malades du Covid hospitalisés à Londres entre le 9 novembre et le 20 décembre 2020. Après séquençage génétique complet des souches de virus trouvées chez ces malades, ils ont constaté que 58% d'entre eux étaient infectés par le variant anglais alors que les autres étaient contaminés par d’autres souches.
Une proportion presque similaire des malades de chaque groupe a développé une forme grave ou est décédée puisque cela a concerné 36% des membres du premier groupe et 38% du second. Par ailleurs, en analysant les échantillons provenant de patients infectés par le variant, les chercheurs ont constaté une plus grande quantité de virus, ce qui confirme la plus grande contagiosité de cette souche.
En commentaire de la première étude, trois chercheurs du Centre national des maladies infectieuses (NCID) de Singapour soulignent que l’utilisation des séquençages complets du virus est gage de sérieux mais ils estiment que les résultats doivent “être confirmés par des études de plus grande ampleur”.
New research Article: Genomic characteristics and clinical effect of the emergent #SARSCoV2 B.1.1.7 lineage in London, UK: a whole-genome sequencing and hospital-based cohort study https://t.co/RpOwtB9ECs “We did not identify an association of the variant with severe disease...”
— The Lancet Infectious Diseases (@TheLancetInfDis) April 12, 2021
Le variant anglais, 35% plus contagieux
Dans la seconde étude, les chercheurs ont analysé les données de près de 37 000 utilisateurs britanniques d'une application mobile conçue pour signaler ses symptômes du Covid, diagnostiqués positifs entre le 28 septembre et le 27 décembre.
En analysant les signalements des symptômes rapportés chaque semaine dans une même zone, les chercheurs ont conclu qu’un patient contaminé par le variant anglais infecterait en moyenne 35% de personnes en plus que la souche classique du virus.
Mais aucun symptôme sévère n’a été rapporté plus fréquemment par les personnes qui ont contracté ce variant, amenant les chercheurs à estimer que si elle est plus contagieuse, cette forme du virus n’est pas plus grave.











