Nutrition

Prévention cardiovasculaire : 2 portions de poisson par semaine chez les malades à risque

Deux portions de poisson gras par semaine permettraient de diviser par six le risque d’accident cardiovasculaire et de décès cardiaque chez les personnes ayant une maladie cardio-vasculaire ou celles ayant un risque élevé d’en être atteintes.

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  • 09 Mars 2021
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    D’après les travaux d’une équipe de recherche de l’université McMaster, au Canada, la consommation régulière de poissons gras prévient l’apparition des maladies cardiovasculaires chez les personnes à risque. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue spécialisée JAMA Internal Medicine. 

    Les chercheurs ont analysé les données issues de quatre études, rassemblant ainsi près de 192 000 participants, originaires d’une soixantaine de pays différents. "Jusqu’ici, c’est l’étude la plus diversifiée réalisée sur le lien entre la consommation de poisson et la santé dans le monde, et c’est la seule avec une représentation suffisante des pays pauvres, en développement et riches", souligne Dr Salim Yusuf, l’un des auteurs de cette recherche. 

    Réduction par six du risque d’accident cardiovasculaire et de décès

    L’étude de ces données indique qu’une consommation de 175 g de poisson gras par semaine, soit l’équivalent de deux portions, divise par six le risque d’accident cardiovasculaire et de décès cardiaque chez les personnes ayant une maladie cardio-vasculaire ou celles ayant un risque élevé d’en être atteintes. D’après les scientifiques, ce constat est valable uniquement pour le poisson gras, comme le saumon, le maquereau ou le thon, et ne concerne pas la population générale.

    Andrew Mente, co-auteur de l'étude, précise que les personnes n’ayant pas de risque accru de maladies cardiovasculaires peuvent consommer des poissons gras en guise de protection, mais pour elles, les effets bénéfiques de ces aliments sur la santé cardiaque sont plus modestes. "Cette étude a d’importantes conséquences en termes de recommandations pour la consommation globale de poisson, ajoute-t-il. Elle indique qu’augmenter la consommation de poisson, en particulier gras, pour les patients ayant des problèmes cardiovasculaires pourrait avoir un effet protecteur."

    Des poissons touchés par la pollution 

    Les bénéfices de ces poissons sur la santé sont liés à leur forte concentration en oméga 3 : ces acides gras entrent dans la composition des membranes cellulaires et participent à la santé cérébrale, cardiaque et oculaire. Toutefois, la consommation de ces poissons est débattue depuis quelques années, car ils seraient particulièrement touchés par la pollution.

    "Les poissons peuvent être contaminés par des polluants présents dans l'environnement dont les dioxines, les PCB ou le méthyl-mercure, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la santé en cas de surexposition, explique l’Anses. Les PCB et les dioxines se retrouvent préférentiellement dans les poissons les plus gras." Pour limiter les risques, elle suggère de varier le type d'espèce consommée : les deux portions recommandées par semaine doivent être composées d'un poisson gras et d'un poisson maigre. 

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