Diabétologie
Diabète de type 2 : un iSGLT2 pourrait prévenir l'apparition de la maladie
Chez les insuffisants cardiaques non diabétiques de l’étude DAPA-HF, la dapagliflozine pourrait également avoir un bénéfice en terms de prévention d’un diabète de type 2.
- towfiqu ahamed/istok
La dapagliflozine, un inhibiteur du SGLT2, qui a été utilisée à visée cardiovasculaire chez des patients souffrant d'insuffisance cardiaque, pourrait également apporter un bénéfice dans la prévention du diabète de type 2 chez ces malades. C’est ce qui ressort de la sous-analyse prédéfinie de l’étude DAPA-HF présentée lors du congrès virtuel de l'American Diabetes Association (ADA).
L'étude « Effect of Dapagliflozin on the Incidence of Diabetes: A Prespecified Exploratory Analysis from DAPA-HF », est une sous-analyse prédéfinie de l'essai DAPA-HF, une étude internationale de phase 3 contrôlée versus placebo sur la dapagliflozine chez des personnes souffrant d'insuffisance cardiaque chronique et d'une fraction d'éjection réduite.
Réduction de 32% du risque de diabète
Un total de 157 participants a développé un DT2, dont 150 avaient un prédiabète (HbA1C 5,7-6,4%) au début de l'étude. Les personnes qui ont développé un DT2 avaient des taux moyens d'HbA1C plus élevés, un indice de masse corporelle (IMC) plus important et un DFG plus faible au début de l'étude que celles qui n'ont pas développé de diabète.
Les données du modèle de Cox montrent que la dapagliflozine réduit de 32% les nouveaux cas de diabète : 4,9% des patients traités à la dapagliflozine (64 sur 1 298) ont développé un DT2, contre 7,1% (93 sur 1 307) dans le groupe placebo.
Dans une analyse exploratoire complémentaire, les patients qui ont développé un diabète au cours de l'essai ont connu une augmentation de 70% de la mortalité, après ajustement sur les caractéristiques de base.
Sous-analyse prédéfinie
L'essai DAPA-HF a été mené auprès de personnes atteintes ou non de diabète de type 2. Les 4 774 participants à l'étude, âgés en moyenne de 66 ans, ont été randomisés entre soit 10 mg de dapagliflozine soit un placebo, une fois par jour, et ont été suivis pendant 18,2 mois.
L'étude avait montré que le risque d'aggravation de l'insuffisance cardiaque ou de décès d'origine cardiovasculaire était plus faible chez les patients ayant reçu la dapagliflozine que chez ceux ayant reçu le placebo, indépendamment de la présence ou de l'absence de diabète.
La sous-analyse avait été prévue dès le dépôt du protocole et a été rapportée à l’ADA. Elle visait à évaluer si la dapagliflozine réduisait l'incidence du DT2 chez les 2 605 participants à l'essai qui n'étaient pas atteints de DT2 au début de l'étude. Parmi les participants sans DT2, 1 298 avaient été assignés au groupe dapagliflozine, et 1 307 au groupe placebo. Un DT2 incident a été défini comme une HbA1C ≥ 6,5% sur deux visites consécutives tout au long du suivi médian de 18,2 mois.
Prévention du diabète en plus
« Notre sous-étude dans le cadre de l'essai DAPA-HF démontre que la prévention du diabète pourrait être considérée comme un avantage supplémentaire de la dapagliflozine, dont l'effet principal est bien sûr de réduire la mortalité cardiovasculaire et l'aggravation de l'insuffisance cardiaque chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque et de fraction d'éjection réduite », a déclaré le Professeur Silvio Inzucchi, de la faculté de médecine de l'université de Yale.
« La réduction de 32% du risque relatif de DT2 se compare favorablement à la réduction de 31% observée avec la metformine, comme le rapporte le programme de prévention du diabète. Nous devrons faire plus d'études pour voir si cet effet s'étend aux patients sans insuffisance cardiaque et à la fraction d'éjection réduite et pour évaluer la durabilité du bénéfice et la durée de la prévention du diabète après l'arrêt du traitement ».











