Infectiologie

Covid-19 : les patients guéris auraient une bonne réponse immunitaire

Une fois guéri de la Covid-19, les anticorps produits rendraient une nouvelle infection au SARS-CoV-2 peu probable. De quoi évaluer des pistes pour développer un futur vaccin.

  • inkoly/iStock
  • 08 Mai 2020
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    Peu à peu, la science lève le voile sur les zones d’incertitudes qui entourent le coronavirus. L’une d’elles concerne la réponse immunitaire des patients guéris de la Covid-19. Les premiers avis, qui ressortent des premières études, étaient flous et divergents.

    Une étude, menée en Chine, et publiée dans la revue Immunity, apporte un éclairage et montre des données rassurantes sur l’immunité de patients guéris du SARS-CoV-2.

    Une nouvelle infection peu probable

    Les chercheurs chinois ont comparé les différentes réponses immunitaires grâce à des analyses d'échantillons sanguins effectuées chez différentes personnes qui, soit étaient récemment guéries, soit guéries depuis quelques semaines ou jamais infectées par le SARS-CoV-2. La majorité des patients qui ont été infectés a développé des anticorps spécifiques au SARS-CoV-2, notamment des anti-corps anti-protéine S, l'une des protéines qui permet au virus d'infecter nos cellules.

    Les chercheurs ont observé des mécanismes de défense chez les patients étudiés qui rendent une nouvelle infection au SARS-CoV-2 peu probable. Chez la majorité des patients étudiés, les scientifiques ont observé une forte réponse immunitaire cellulaire via les lymphocytes T et noté une corrélation importante entre cette réponse et le développement d'anticorps neutralisants. La présence accrue de lymphocytes natural killer (NK) et de médiateurs de l'immunité innée a également été observée. Cette réponse immunitaire semble pouvoir agir sur l'ensemble des protéines virales du SARS-CoV-2, contrairement aux anticorps produits qui sont souvent spécifiques à une seule protéine.

    Vers un futur vaccin ?

    Malgré le peu de patients qui ont été étudiés, ils sont 14, les auteurs sont confiants quant aux résultats et estiment que cela pourrait également aider au développement d’un futur vaccin. “Nos travaux fournissent une base pour une analyse plus approfondie de l'immunité protectrice contre le SRAS-CoV-2 et la compréhension de la pathogenèse de Covid-19, en particulier dans les cas graves, écrivent-ils. Il aura également des implications dans le développement d'un vaccin efficace contre l'infection par le SRAS-CoV-2.”

    Plus concrètement, concernant un futur vaccin, cette étude donne des pistes. Ainsi, se concentrer sur la protéine S a déjà donné de bons résultats chez la souris. En outre, activer la réponse anti-virale des lymphocytes T, dont les auteurs ont montré qu’elle est corrélée au développement d'anticorps neutralisants, peut être une autre piste.

    Il faut noter que de précédentes études avaient montré que le taux d'anticorps chez les malades guéris était très dépendant du type d'infection, et que ce taux était retardé et faible chez les malades peu symptomatiques

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