Urologie
Carcinomes urothéliaux hauts : la chimiothérapie post-opératoire réduit de moitié le risque de récidive
Après chirurgie pour cancer du bassinet et de l’uretère, la chimiothérapie réduit de moitié le risque de récidive et améliore la survie. C’est ce que montre le plus large essai jamais réalisé sur cette forme rare de cancer.
- Nerthuz/istock
Les patients ayant reçu une chimiothérapie dans les trois mois suivant une intervention de résection de leur cancer étendu des voies urothéliales hautes ont un risque de récidive ou de diffusion du cancer réduit et améliorent leurs chances de survie sans cancer pendant trois ans ou plus.
L'essai POUT (Peri-Operative chimotherapy versus sUrveillance in upper Tract urothelial cancer) visait à évaluer l'efficacité de la chimiothérapie à base de sels de platine après chirurgie chez les patients atteints de cancer des voies urothéliales hautes. L'étude est publiée dans la revue The Lancet Oncology.
Amélioration de la survie
Dans l’étude POUT, après une néphro-urétectomie, le traitement des malades souffrant d’un cancer de l'uretère et du bassinet rénal (pT2–T4 pN0–N3 M0 or pTany N1–3 M0) par une chimiothérapie à base de platine réduit de 55% le risque de décès ou de récidive du cancer.
De plus, 71% des patients qui ont reçu cette chimiothérapie survivent pendant trois ans ou plus après avoir participé à l'essai sans que leur maladie ne revienne, contre 46% des patients sous surveillance seule.
Comme attendu, le taux d’effets secondaires graves est plus élevé dans le groupe chimiothérapie que dans le groupe de patients sous surveillance : près de 44%, soit un taux proche de celui observés dans d'autres groupes de patients traités avec ces médicaments.
Une étude randomisée versus suivi simple
Les chercheurs ont randomisé 261 malades dans les 90 jours après chirurgie entre, soit suivi simple sous observation, soit quatre cycles de 21 jours de chimiothérapie, en utilisant du cisplatine (70 mg/m2) ou du carboplatine (si la filtration glomérulaire est inférieure à 50 ml/min), par voie intraveineuse à J1 et de la gemcitabine (1000 mg/m2) par voie intraveineuse à J1 et J8.
Ce traitement combiné de gemcitabine et de sel de platine est une option de traitement générique peu coûteuse qui est déjà utilisé en routine dans d'autres cancers.
Un cancer diagnostiqué tard
Les carcinomes urothéliaux des voies urinaires supérieures sont plus rares mais avec un pronostic plus défavorable que les carcinomes urothéliaux de la vessie. Ils sont souvent diagnostiqués à un stade tardif et plus de la moitié des malades en meurent, de sorte que des options de traitement plus efficaces sont nécessaires.
Il n'existait jusqu’à présent pas de consensus international sur le bénéfice d'une chimiothérapie adjuvante pour ces malades après une néphro-urétectomie à visée curative.
Les chercheurs travaillent actuellement à l'intégration de ces résultats dans les recommandations internationales, afin que la chimiothérapie post-opératoire devienne la nouvelle norme de soins. La chimiothérapie sera désormais recommandée en post-opératoire pour tous les malades opérés d’un carcinome des voies urothéliales hautes, volumineux ou avec extension locorégionale, à condition qu’ils soient en état de la supporter.











