Psychiatrie
Grossesse : la paroxétine pourrait être toxique sur le foetus
Menée sur des mini-cerveaux conçus en laboratoire, une étude montre que la paroxétine, utilisée dans le traitement de la dépression pendant la grossesse, serait néfaste pour le développement cérébral du foetus.
- Ridofranz/istock
La toxicité de certains types d’anti-dépresseurs est discutée depuis quelques années, même si dans la majorité des cas, ce serait la dépression qui serait tioxique pour le fœtus.
Dans la revue scientifique Frontiers in Cellular Neuroscience, des chercheurs montrent sur un modèle in vitro que les médicaments à base de paroxétine pourraient nuire au développement du cerveau des enfants. Cette substance est présente dans un grand nombre d’anti-dépresseurs.
Un impact sur le développement neuronal
Les travaux réalisés ont permis de mettre au point des cerveaux miniatures, appelés BrainSpheres, grâce à des cellules souches humaines. Leur culture pendant plusieurs mois leur a permis de former des amas semblables au cerveau d’un enfant se développant dans l’utérus. Pour les scientifiques, cela permettra de tester plus précisément les effets des médicaments à l'avenir.
La première analyse a été réalisée avec la paroxétine. Les mini-cerveaux ont été exposés à différentes doses : faibles ou élevées. Les doses les plus légères n’ont pas eu d’effet sur les neurones. En revanche, lorsqu’elle est administrée à forte dose, la substance diminue fortement la quantité de synaptophysine, le composé principal des synapses, qui permettent la transmission des informations entre les cellules nerveuses.
Le médicament réduirait également la production d’oligodendrocytes, des cellules qui assurent le "câblage" du cerveau. Les chercheurs concluent que la paroxétine pourrait empêcher le bon développement des connexions entre les neurones, à terme, cela pourrait expliquer certains cas d'autisme.
Un médicament épinglé depuis plusieurs années
Depuis plusieurs années, cette substance chimique est soupçonnée de provoquer des malformations cardiaques et pulmonaires. En 2015, la réinterpréation des résultats d’une étude réalisée en 2001 a montré que le médicament était inefficace chez les adolescents et les enfants, et qu’il pouvait provoquer des comportements suicidaires.
En 2016, l’inhibiteur sélectif de la recapture de sérotonine (ISRS) a été l’objet d’une nouvelle étude. Cette fois, les chercheurs ont prouvé qu’il provoquait des malformations congénitales lorsqu’il était utilisé pendant le premier trimestre de grossesse.











