Santé publique
Infarctus et cancer : l’aspirine recommandée sous conditions en prévention primaire
L’USPSTF recommande la prise d’aspirine à faible dose, en prévention primaire des accidents cardiaques, de l’AVC et du cancer colorectal, mais uniquement chez des personnes à risque.
- Mike Steele / Flickr
Et voilà que l’on reparle de l’aspirine en prévention cardiovasculaire et en cancérologie! Cette fois-ci ce sont les experts de l’USPSTF, U.S. Preventive Services Task Force Recommendation Statement, qui s’y sont collés et ont publié leurs recommandations dans « The Annals of Internal Medicine ».
Prévention sous conditions
Leur avis est clair : le groupe d’experts recommande de prendre régulièrement de l’aspirine à faible dose (70 à 80 mg/jr) en prévention primaire des affections cardiovasculaires, mais aussi du cancer colorectal. Les conditions sont tout aussi précises : il faut avoir entre 50 et 59 ans, un risque cardiovasculaire à 10 ans d’au moins 10% ou plus, mais pas de risque de saignement, une espérance de vie qui dépasse les 10 ans, et enfin le désir de prendre tous les jours pendant 10 ans une faible dose d’aspirine. Ces recommandations sont de grade B.
A rediscuter chez le sujet âgé
Pour ce qui est des sujets plus âgés, de 60 à 69 ans, qui ont les mêmes caractéristiques cliniques, la recommandation doit se discuter de façon individuelle avec son médecin. Cependant les experts pensent que si tous les critères demandés dans la tranche d’âge inférieure sont retrouvés, il y a un bénéfice à suivre ce traitement. La recommandation passe cependant au grade C.
Ces recommandations sur l’aspirine remettent à jour celles de 2009 pour les accidents cardiovasculaires et celles de 2007 sur le cancer colorectal. Des séries précédentes avaient montré que l’aspirine diminuait de 30% le risque de cancer colorectal et doublait les chances de survie. A noter que les experts ont bien évidemment mis en balance, comme toujours dans des recommandations, les bénéfices risques d’une telle thérapie au long cours pour les deux affections cardiovasculaire et cancérologique, deux fléaux aux USA tout comme en Europe, où ils sont responsables de la moitié des DC.
Reste à savoir si des personnes plus jeunes, avant 50 ans ou plus âgées, après 70 ans, pourraient bénéficier d’une telle prévention. D’autres études sont nécessaires avant de se prononcer, le bénéfice-risque de l’aspirine étant plutôt défavorable dans cette tranche d’âge.











