Oncologie
Cancer du sein : les survivantes ont un risque accru de cardiopathie
Les femmes ménopausées qui ont un cancer du sein à un stade précoce ont risque plus élevé de mourir d'une maladie cardiovasculaire et ce risque persiste des années après le traitement.
- AndreyPopov/istock
Grâce aux progrès de la chimiothérapie et de la radiothérapie, les femmes chez qui on diagnostique aujourd'hui un cancer du sein à un stade précoce ont des chances élevées de survive à leur maladie. Mais, certaines de ces options thérapeutiques les exposent à un risque élevé de problèmes de santé ultérieurs et en particulier cardiovasculaires.
Une nouvelle étude menée au Brésil montre que les femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein diagnostiqué à un stade précoce courent ainsi un risque élevé de développer une maladie cardiaque. Les résultats sont publiés en ligne dans Menopause, la revue de la North American Menopause Society (NAMS).
Une élévation des facteurs de risque
Les patientes atteintes d'un cancer du sein et traitées pour ce cancer ont plus de chances de développer un syndrome métabolique (OR = 4,21, IC à 95 %, 2,28-7,76), des plaques athéromateuses (OR = 2,61, IC à 95 %, 1,19-5,72), un diabète (OR = 4,42 ; IC à 95 %, 1,86-10.49), une hypertriglycéridémie (RC = 2,32, IC à 95 %, 1,33-4,0) et une augmentation du tour de taille (RC = 11,22, IC à 95 %, 4,0-31,65) par rapport aux femmes non atteintes de cancer du sein.
Tous ces problèmes sont des facteurs de risque cardiovasculaire et leur combinaison potentialise le risque.
Première cause de décès
L'objectif de cette nouvelle étude transversale était de comparer et d'évaluer les facteurs de risque de maladie cardiovasculaire chez 96 survivantes ménopausées d’un cancer du sein par rapport à 192 femmes ménopausées non atteintes du cancer du sein. Les chercheurs ont découvert que les femmes ménopausées qui ont survécu à un cancer du sein ont une association nettement plus forte avec les principaux facteurs de risque de maladie cardiovasculaire.
Le risque de mortalité cardiovasculaire a augmenté pour correspondre aux taux de mortalité liés au cancer lui-même. Ces problèmes cardiovasculaires peuvent survenir jusqu’à plus de 5 ans après l'exposition aux rayonnements, et le risque peut persister jusqu'à 30 ans.
Multitoxicité du traitement
« Les maladies cardiovasculaires sont plus fréquentes chez les femmes traitées pour un cancer du sein en raison de la toxicité de la chimiothérapie, de la radiothérapie et de l'utilisation d'inhibiteurs de l'aromatase, qui réduisent les œstrogènes. Des évolutions vers un mode de vie sain pour le cœur réduiront à la fois le risque récidive de cancer du sein et le risque de développer une maladie du cœur », affirme le Dr JoAnn Pinkerton, directrice générale de la North American Menopause Society. « Les femmes devraient prendre rendez-vous pour une consultation de cardiologie quand le cancer du sein est diagnostiqué et continuer le suivi après la fin des traitements contre le cancer », en particulier en cas de ménopause prématurée.
Les maladies cardiovasculaires demeurent la principale cause de décès chez les femmes ménopausées, et les femmes traitées pour un cancer du sein courent encore plus de risques de développer une maladie cardiaque que celles qui n'ont pas reçu de diagnostic de cancer du sein.











