Diabétologie
Diabète de type 1 : un impact sur le développement du cerveau chez les enfants
Des troubles du développement structural du cerveau des enfants souffrant de diabète de type 1 semblent corrélés à un mauvais contrôle de la glycémie.
- dmaroscar/istock
Les enfants souffrant de diabète de type 1 (DT1) auraient une croissance plus lente dans certaines régions du cerveau et pouvant être associées à des déficits cognitifs légers si on les compare avec une technique d’imagerie magnétique structurale à des enfants témoins sans DT1.
L'étude, présentée dans le cadre du congrès de l'American Diabetes Association® (ADA), révèle des différences significatives dans la croissance globale du cerveau et la croissance régionale de la substance grise et blanche. C’est ce qui ressort d’une série de trois études par imagerie par résonance magnétique structurale.
Pas d’influence du traitement
« Même avec de l'insuline et les nouvelles technologies qui peuvent améliorer considérablement l’équilibre du diabète, les enfants atteints de diabète de type 1 sont encore exposés à des fluctuations importantes de la glycémie, créant des risques potentiels pour le cerveau en développement », a déclaré le Pr Nelly Mauras, chef de service de la division endocrinologie, diabète et métabolisme au Nemours Children's Health System à Jacksonville, Floride et professeur au Mayo College of Medicine. « Comprendre les effets précoces du contrôle de la glycémie sur le développement du cerveau est une étape nécessaire à l'élaboration de stratégies visant à réduire ces risques et les répercussions sur la santé publique du dysfonctionnement cognitif lié au diabète plus tard dans la vie ».
Une étude multicentrique
Dans le cadre d'une étude multicentrique du réseau DirecNet (Diabetes Research in Children Network), les chercheurs ont cherché à déterminer dans quelle mesure une glycémie anormale aurait un impact négatif sur le développement du cerveau chez les enfants atteints de DT1 infantile. L'étude a recruté 1378 enfants atteints de DT1 dont l'âge médian était de sept ans. La durée moyenne de la maladie des participants était de 2,4 ans au début de l'étude.
L'IRM structurale a été réalisée à trois moments (visite d’inclusion, 18 mois et environ 2,9 ans après la deuxième visite) pour mesurer les volumes de substance grise et de substance blanche dans des régions clés du cerveau. L'exposition hyperglycémique cumulative totale a été déterminée en utilisant les valeurs d'hémoglobine A1c (HbA1c) au moment du diagnostic. Les chercheurs ont comparé les résultats de l'IRM des enfants avec DT1 à ceux d'un groupe témoin de 66 enfants du même âge mais qui n'avaient pas le diabète.
Problèmes corticaux et sous-corticaux
Les chercheurs ont constaté que le groupe d’enfants avec un DT1 présentait une croissance plus lente de la substance grise et blanche corticale et sous-corticale totale que le groupe témoin, et ceci à tous les intervalles de mesure. En particulier, un ensemble de régions cérébrales métaboliquement actives associées à d'autres troubles cérébraux, connues sous le nom de « réseau de mode par défaut », ont connu une croissance moindre dans le groupe DT1 par rapport au groupe témoin. Certaines régions de la matière grise (cortex frontal, temporal, sous-cortical et occipital) ont eu une croissance moindre dans le groupe DT1 comparativement au groupe témoin (p<0,05), tout comme certaines régions de matière blanche (temporale, pariétale et occipitale) (p<0,05). Les régions occipito-cérébelleuses et des ganglions de la base semblent être les plus vulnérables aux effets du DT1 chez les enfants. Ces régions de croissance plus lente sont associées à une glycémie plus élevée au cours de la vie, telle que mesurée par les valeurs d'HbA1c.
Les auteurs de cette étude annoncent un nouvel essai en cours visant à déterminer si le maintien strict de la glycémie dans la plage normale grâce aux nouvelles technologies pourrait réduire le risque de dysfonctionnement cognitif.











