Cardiologie

Infarctus STEMI : tous les malades ne doivent pas aller en soins intensifs

Même après un infarctus avec sus-décalage de ST (STEMI), la question du maintien des victimes en soins intensifs se pose désormais.  

  • andriano_cz / istock.
  • 05 Juin 2019
  • A A

    Les victimes d'infarctus du myocarde ne doivent pas forcément être gardées en soins intensifs après leur traitement, selon une nouvelle étude. On parle ici d'infarctus de type STEMI (infarctus du myocarde avec sus-décalage de ST), avec obstruction artérielle totale, conduisant à une désobstruction coronaire par angioplastie et mise en place d'un stent. Chez ces malades, l'admission en USI améliore le pronostic vital, à la différence des non-STEMI.

    Ces unités n’ont pas que des avantages

    Aujourd’hui, les patients victimes d'infarctus du myocarde STEMI sont presque systématiquement hospitalisés en soins intensifs. Pourtant, ces unités n’ont pas que des avantages : elles augmentent les probabilités d’être réopérés, d'avoir une infections et nuisent à la qualité du sommeil des malades.

    "Les soins intensifs sont comme n'importe quel traitement", explique Thomas Valley, professeur adjoint de médecine interne et premier auteur de l’étude. "Les soignants doivent savoir si c'est bon ou pas pour une personne, comme on essaie de le faire avec les médicaments", ajoute-t-il.

    Son équipe a analysé les parcours médicaux de plus de 100 000 patients hospitalisés pour un infarctus STEMI. Les victimes ont été hospitalisées dans 1 727 établissements américains de janvier 2014 à octobre 2015, et la plupart ont été envoyées en soins intensifs après leur opération. Bilan : une augmentation des coûts de soins, et des chances de survie similaires à celles d’une hospitalisation classique.

    Débat chez les cardiologues

    Si les recommandations européennes préconisent les soins intensifs pour les victimes d’un infarctus STEMI, les Etats-Unis n’ont jamais abordé cette question. "Chez nous, tous les patients ayant fait un STEMI sont admis en soins intensifs", constate Michael Thomas, qui dirige l'unité de soins intensifs de la Michigan Medicine. "Mais savoir où envoyer ces malades fait débat chez les cardiologues en ce moment", affirme-t-il.

    "Des études récentes suggèrent que de nombreux patients n'ont pas besoin de soins intensifs et que cela gaspille les ressources. Mais avant de changer de modèle, nous devons nous assurer de bien en comprendre les tenants et les aboutissants", poursuit-il. En France, 46 000 arrêts cardiaques ont lieu tous les ans. Le taux de survie après 30 jours est de 4,9%, augmentant à 10,4% lorsqu’un massage cardiaque a été effectué immédiatement après la perte de conscience.

    Pour pouvoir accéder à cette page, vous devez vous connecter.