Pneumologie
Pneumopathie interstitielle diffuse : peu de concordance ente biopsie chirurgicale et cryobiopsie
Des résultats discordants entre biopsie chirurgicale et cryobiopsie chez les mêmes patients atteints de pneumopathie interstitielle diffuse ont révélé une plus grande fiabilité de la biopsie chirurgicale. D’après un entretien avec Arnaud Bourdin.
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Une étude, parue en mars 2019, dans l’American Journal of Respiratory Critical Care Medicine, a évalué deux procédures de biopsies chez les sujets atteints de pneumopathie interstitielle diffuse. Au total, 21 patients ont été inclus. Ils ont bénéficié à la fois d’une cryobiopsie et d’une biopsie chirurgicale, en même temps et au même endroit. Toutes les lames ont ensuite été mélangées et analysées par un anatomopathologiste, ignorant leur provenance. Les résultats entre les deux types de procédures se sont avérés très discordants.
Des discordances avec des conséquences thérapeutiques
Le Professeur Arnaud Bourdin, chef du pôle cœur-poumons au Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier, explique que les techniques de cryobiopsie dans les pneumopathies interstitielles diffuses n’ont pas de validation réelle par rapport à la biopsie chirurgicale, ce qui représente l’intérêt de cette étude. Les résultats très discordants retrouvés entre les deux techniques, par l’anatomopathologiste « à l’aveugle » ont entraîné des conséquences thérapeutiques qui pouvaient différer chez le même patient. Cependant, Arnaud Bourdin insiste sur le fait que seulement 21 sujets ont été inclus et qu’un seul anatomopathologiste, bien que fort expérimenté, a lu les lames, ce qui confère une faiblesse à l’étude.
Le gold standard reste la biopsie chirurgicale
Arnaud Bourdin relève également qu’un grand nombre de biopsies ont été réalisées. Un anatomopathologiste, préalablement informé, a analysé les lames, suite à ces résultats et a révélé accorder une plus grande confiance à la biopsie chirurgicale, malgré la bonne qualité des cryobiopsies. Il insiste sur la rigueur méthodologique de cette étude.
En conclusion, dans l’ignorance complète, la cryobiopsie n’est, a priori, pas recommandée pour les sujets atteints de pneumopathie interstitielle diffuse. Elle nécessite d’être réintégrée dans le contexte clinique. Des études de plus grande envergure sont nécessaires.











