Oncologie
Glioblastome : un nouveau vaccin combiné ouvre des perspectives intéressantes
Un vaccin cellulaire autologue et combiné démontre pour la première fois des résultats intéressant de le glioblastome
- Eraxion/istock
Le glioblastome reste le cancer du cerveau le plus agressif, avec un pronostic de 11 à 15 mois sous traitement standard.
Les résultats d'un essai clinique de phase 1b d'un nouveau vaccin cellulaire autologue expérimental contre le glioblastome montrent que ce type de vaccin combiné est bien toléré par les malades et qu'il allonge le délai de récidive tumorale et prolonge la survie des patients. L’étude a été présentée au congrès annuel de l'American Association for Cancer Research (AACR).
Un vaccin sur-mesure
Le vaccin est créé à partir des propres cellules tumorales de chaque malade, prélevées lors de l'ablation chirurgicale de la tumeur cérébrale. Les chercheurs prennent d'abord les cellules cancéreuses, les traitent avec un oligodésoxynucléotide antisens (AS-ODN) contre l'IGF-R1, un récepteur qui stimule la croissance tumorale et les métastases, et les chargent avec un AS-ODN supplémentaire dans des chambres de diffusion. Ensuite, les chambres (de la taille d'une pièce de dix cents) et leur contenu sont irradiés et implantés sous la peau de l'abdomen du patient.
« En conséquence des effets combinés de l'antisens de l'IGF-1R et de l'irradiation, nos preuves montrent que les cellules tumorales en chambres libèrent des antigènes qui, avec l'AS-ODN immunomodulateur, diffusent dans le corps du patient et activent le système immunitaire contre les cellules tumorales du cerveau », Craig Hooper, professeur de biologie du cancer au Sidney Kimmel Cancer Center Jefferson Health et un co-fondateur et directeur scientifique de Imvax.
Une étude de proof of concept
Les chercheurs ont traité 33 patients atteints d'un glioblastome multiforme nouvellement diagnostiqué avec ce nouveau vaccin (IGV-001) dans le cadre d'une étude clinique prospective de phase 1b. Les participants à l'étude ont été divisés en quatre groupes traités à diverses doses de vaccin, allant de 10 chambres pendant 24 heures à la dose minimale à un maximum de 20 chambres pendant 48 heures. Les patients ont ensuite été suivis pendant une période médiane de 13 mois (de 4 à 39 mois).
Ils ont comparé les résultats par rapport à un groupe de comparaison historique de 35 patients traités selon le traitement standard dans la même institution. Les patients traités avec le vaccin ont une survie sans progression et une survie globale améliorées par rapport au groupe témoin traité avec le traitement standard. La survie globale des patients ayant reçu la dose la plus élevée du vaccin est de 21,9 mois, comparativement à 14,6 mois pour le traitement standard. La survie médiane sans progression est de 10,4 mois pour le vaccin à la dose la plus élevée, ce qui est significativement plus élevé que les 6,9 et 5,4 mois des études publiées avec le traitement standard.
Une réponse prometteuse
« La réponse que nous observons chez certains patients est très encourageante », déclare David Andrew, professeur de neurochirurgie au Vickie & Jack Farber Institute for Neuroscience -- Jefferson Health. "Nous attendons avec impatience de commencer un essai de phase II plus tard cette année pour confirmer ces résultats de phase 1b ».
En tant que neurochirurgien traitant des patients atteints de glioblastome depuis des décennies, le Dr Andrews était frustré par les piètres possibilités thérapeutiques du glioblastome. Il s’est donc intéressé à l'utilisation de molécules antisens, qui rendent les cellules du glioblastome plus sensibles à la radiothérapie conventionnelle. Mais c’est son association avec le Pr Hooper qui a permis de développer la technique des chambres implantables et d’atteindre ces résultats.
L'essai clinique de phase 1b s'appuie sur des travaux antérieurs montrant que le traitement de référence du glioblastome endommage le système immunitaire et suggère que le vaccin serait plus efficace chez les patients dont le système immunitaire n'a pas été compromis par un traitement antérieur. L'essai de phase 1b n'a recruté que des patients qui devaient subir une intervention chirurgicale, avant le début du traitement adjuvant standard.











