Pneumologie

SADS: plus de somnolence, plus de risque cardio-vasculaire

Les sujets atteints de syndrome d’apnée du sommeil catégorisés comme très somnolents sont plus à risque de développer des complications cardio-vasculaires que les autres. D’après un entretien avec Jean-Louis Pépin.

  • Andrew_Rybalko / iStock
  • 14 Mars 2019
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    Une étude parue en février 2019 et publiée dans le Journal of Respiratory Critical Care Medicine a cherché à identifier des sous-groupes de patients atteints de syndrome d’apnée du sommeil (SADS). Trois sous-groupes de patients sont apparus: les sujets peu symptomatiques, les sujets modérément somnolents et les sujets très somnolents.  Les résultats de cette étude montrent que ce dernier groupe présente trois fois plus de risques de développer des complications cardio-vasculaires que les deux autres groupes.

    Des clusters de somnolents

    Le professeur Jean-Louis Pépin, chef du service d’Explorations Fonctionnelles Respiratoires du CHU de Grenoble, rappelle que le volume de sujets atteints de syndrome d’apnée du sommeil est très important puisque un million d’individus seraient recensés comme porteurs de cette maladie. Il précise également que les manifestations de cette pathologie sont très hétérogènes  et que seulement la moitié des sujets se plaint de somnolence. Les autres sont identifiés lors de bilans systématiques. La description de clusters ayant des devenirs spécifiques apparait donc indispensable. Jean-Louis Pépin émet cependant la critique suivante : cette classification est arbitraire et nécessiterait d’être revue avec d’autres cohortes de patients. Mais, l’intérêt de cette étude est que, pour la première fois, il est démontré que la population excessivement somnolente présente trois plus de risque de développer une insuffisance cardiaque.

     

    Quid de la PPC sur les hypersomnolents

    Jean-Louis Pépin pose la question de l’intérêt de la PPC chez les sujets très somnolents car toutes les grandes études randomisées sur la PPC ont été menées sur des sujets peu somnolents. Il explique qu’il ne serait pas éthique de mener ce type d’étude sur des sujets excessivement somnolents  même s’il apparait évident que pour tester l’effet du traitement par PPC, l es études devraient être faites sur ce type de population.

    En conclusion, les patients atteints de SADS très somnolents sont des sujets fragiles et à risque de développer une insuffisance cardiaque. Malheureusement il n’existe pas à ce jour de réponse définitive sur l’impact du traitement par PPC chez ces sujets.

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