Psychiatrie
Dépression : l’électroencéphalogramme indique plus tôt les malades qui vont répondre à un antidépresseur
Antidépresseurs ou thérapie cognitivo-comportementale ? Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry, vient de démontrer que l’électroencéphalogramme peut aider les médecins à décider des meilleurs soins à suivre pour traiter une dépression.
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Ce n’est pas toujours facile pour un clinicien de savoir si un patient dépressif réagira mieux à une médication ou une thérapie cognitivo-comportementale. Une nouvelle étude, publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry, vient de démontrer que l’électroencéphalogramme peut les aider à décider des meilleurs soins à suivre.
L’activité du cerveau lors de l’appréhension d’un événement positif
Dans le cadre d’une dépression, l’activité du cerveau lors de l’appréhension d’un événement positif diminue. C’est ce qu’on appelle familièrement "voir tout en noir". A contrario, plus les symptômes dépressifs disparaissent, plus l’activité du cerveau associée à un événement positif augmente de nouveau. L’électroencéphalogramme est capable de mesurer ce niveau d’activité.
Partant de ces postulats, les chercheurs ont testé la réaction à des événements positifs de 63 patients dépressifs. Pendant douze semaines, un premier groupe a suivi une thérapie cognitivo-comportementale, tandis qu’un deuxième groupe a pris un antidépresseur tous les jours. A la fin de l’expérience, si l’électroencéphalogramme indiquait que l’activité du cerveau associée à un événement positif avait augmenté lors de la période de suivi, on pouvait conclure que le traitement était le bon. Dans le cas contraire, cela signifiait que les antidépresseurs ou la thérapie cognitivo-comportementale étaient inefficaces pour soigner le patient dépressif.
Moyen objectif
L’événement positif de l’expérience consistait à gagner une petite somme d’argent.
"Jusqu'à présent, aucun moyen objectif ne permettait d’évaluer l’efficacité d’un traitement contre la dépression à un stade aussi précoce", se réjouit Katie Burkhouse, auteure principale de l’étude. "Les antidépresseurs peuvent avoir des effets secondaires indésirables, tandis que les praticiens formés à la thérapie cognitivo-comportementale peuvent être difficiles à trouver", explique-t-elle encore. Ainsi, savoir plus amont quel type de traitement fonctionne sur un patient éviterait de nombreux écueils, et permettrait un soulagement plus rapide des symptômes dépressif.
Une personne sur cinq
En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie.
La dépression est une maladie qui touche tous les âges, depuis l’enfance jusque très tard dans la vie. En 2010, 7,5 % des 15-85 ans auraient vécu un épisode dépressif, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes (Source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé). Cependant, la dépression ne concerne pas que les adultes. La prévalence des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent.
L’OMS (Organisation mondiale pour la Santé) estime que les troubles dépressifs représentent le 1er facteur de morbidité et d’incapacité sur le plan mondial.











