Pneumologie
BPCO : des exacerbations plus fréquentes mais pas plus sévères en milieu rural
L'exposition agricole semble être responsable d'une augmentation significative du risque d'exacerbation de BPCO en zone rurale par rapport à la zone urbaine. D'après un entretien avec Jean-Charles Dalphin.
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Une étude prospective et observationnelle, publiée dans Annals of the American Thoracic Society portant sur des sujets BPCO d'Amérique du Nord, issus de la cohorte SPIROMICS (dont l'objectif est de caractériser les malades pour les inclure dans des essais thérapeutiques) a montré une relation entre l'excerbation de la BPCO et la ruralité. La cohorte comporte 1700 sujets dont 200 patients ruraux. Les 1500 patients urbains étaient issus de villes de plus de 2500 habitants. Une analyse uni et multi-variée sur la fréquence, l'incidence et la gravité des exacerbations de BPCO a été faite. Les résultats ont montré que demeurer en zone rurale augmente de 50 à 70% le risque d'exacerbation de la BPCO.
Exacerbation de BPCO et ruralité : un lien solide
Pour Jean-Charles Dalphin, chef de service de pneumologie au CHU de Besançon, ces résultats sont significatifs, même si l'étude manque de puissance puisqu'elle n'a porté que sur 200 sujets ruraux. L'agriculture représente une profession plus exposée à la BPCO non fumeuse avec un risque d'exacerbation plus grand. Cependant, l'étude a montré que ces exacerbations ne sont pas plus sévères qu'en milieu urbain. Les autres facteurs de risque d'exacerbation observés chez les ruraux sont un VEMS diminué, un antécédent d'asthme, la race blanche et un âge peu avancé.
L'éloignement des centres de soins n'est pas l'explication
Selon Jean-Charles Dalphin, l'éloignement des centres de soins ne serait pas l'explication de ces résultats car les patients observés étaient des ruraux "péri-urbains", ce qui confère une limite à l'étude. Le sur-risque serait représenté par la profession d'agiculteur et si, en grande rualité, le risque apprait plus important, c'est parce que l'exposition agricole est plus grande.
En conclusion, malgré les limites de cette étude, l'éloignement des villes constitue un facteur de risque de maladies respiratoires pour lesquelles l'agriculture aurait un rôle prépondérant, surtout dans la BPCO et ses exacerbations.












